Les Etats-Unis pourraient passer à l'action en Syrie dans les prochains jours. L'intervention serait limitée à une campagne ponctuelle de quelques jours par le biais de tirs de missiles de croisière Tomahawk depuis les quatre destroyers croisant au large de la Syrie, ont affirmé à l'AFP plusieurs responsables américains.
L'objectif n'est pas de changer le rapport de forces entre les rebelles et le régime de Bachar al-Assad mais de "dissuader" le président syrien de recourir de nouveau aux armes chimiques.
Paris et Londres prêts à intervenir
La France s'est déclarée "prête" à intervenir militairement aux côtés de ses alliés pour "punir" le régime syrien accusé d'avoir "gazé" sa population. Le président François Hollande affirme que son pays prendra sa décision "dans les prochains jours". Il s'entretiendra jeudi à Paris avec le président de la Coalition nationale syrienne (opposition), Ahmad al-Jarba.
Londres a indiqué que l'armée britannique se préparait à l'éventualité d'une action militaire, soulignant également que la Grande-Bretagne "n'essaie pas de renverser" le régime syrien. Pour le Premier ministre David Cameron, une telle intervention viserait "à réduire les capacités d'utilisation" d'armes chimiques du régime.
Le régime syrien veut se défendre
"Nous avons deux options: soit nous rendre, soit nous défendre. La seconde alternative est la meilleure", a affirmé le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem. "Nous avons des moyens de défense qui vont surprendre".
Selon lui, une intervention militaire "servira les intérêts d'Israël et en deuxième lieu du Front al-Nosra", groupe armé jihadiste combattant avec les rebelles et qui a prêté allégeance à Al-Qaïda.
Il a en outre "défié" ceux qui veulent frapper la Syrie "de montrer ce qu'ils ont comme preuves" concernant un éventuel usage d'armes chimiques par le régime.
Principal allié de la Syrie, la Russie a prévenu qu'une intervention militaire aurait des conséquences "catastrophiques" pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
Le Vatican déplore
Israël a pour sa part promis une riposte "violente" si Damas attaquait le territoire israélien.
Quant au quotidien du Vatican, l'Osservatore Romano, il déplore que divers acteurs se préparent à une action armée sans même attendre les résultats de l'enquête de l'ONU sur l'éventuel usage d'armes chimiques.
agences/pym
Experts toujours sur place
Des experts de l'ONU sont toujours sur place pour enquêter sur les allégations d'attaques à l'arme chimique qui, selon l'opposition, ont tué des centaines de personnes le 21 août à Moadamiyat al-Cham et dans la Ghouta orientale, deux régions contrôlées par les rebelles à l'ouest et à l'est de Damas.
Ils devaient poursuivre leur travail mardi mais leur mission a été reportée à mercredi faute, selon le régime syrien, de garanties de la part des rebelles concernant leur sécurité. Les insurgés ont démenti ces accusations.
Face à la crainte d'une escalade, Wall Street a ouvert en net repli mardi: le Dow Jones perdait 0,43% et le Nasdaq 0,81%. Les Bourses du Golfe étaient aussi en forte baisse, l'indice de Dubaï perdant plus de 7% et celui d'Arabie saoudite plus de 4%.
Et les cours du pétrole new-yorkais ont bondi à New York, les investisseurs craignant qu'une éventuelle intervention internationale en Syrie ne perturbe la production et le transport d'or noir au Moyen-Orient.