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Le Parlement britannique refuse une intervention armée en Syrie

"Je crois fermement à la nécessité d'une réponse forte face à l'usage d'armes chimiques. Mais je crois aussi au respect de la volonté de la Chambre des Communes", a déclaré David Cameron, dont l'intervention a été accueillie par des huées de députés de l'opposition.
"Je crois fermement à la nécessité d'une réponse forte face à l'usage d'armes chimiques. Mais je crois aussi au respect de la volonté de la Chambre des Communes", a déclaré David Cameron, dont l'intervention a été accueillie par des huées de députés de l'opposition.
Les députés britanniques ont rejeté dans la nuit de jeudi à vendredi à une courte majorité l'option d'une action militaire contre la Syrie défendue par le Premier ministre David Cameron.

Le  Parlement britannique a refusé jeudi soir d'autoriser David Cameron à lancer une action militaire contre Damas en réponse à l'usage d'armes chimiques, lors d'un vote marqué par le souvenir de l'Irak et qui constitue un camouflet majeur pour le Premier ministre.

Le chef du gouvernement s'est engagé à respecter ce refus.

Un porte-parole de Downing Street a confirmé à l'AFP que "la Grande-Bretagne ne serait pas impliquée dans une action militaire", renforçant l'hypothèse d'une action unilatérale des États-Unis. Lire: Le président américain se réserve le droit d'agir seul en Syrie

Sept heures de discussions

La motion gouvernementale a été rejetée à une courte majorité de 13 voix: 285 députés, travaillistes en majorité mais aussi 30 conservateurs, s'y sont opposés. A l'inverse 272 l'ont approuvée, après sept heures de discussions passionnées.

L'opposition travailliste avait annoncé qu'elle voterait contre la motion, en réclamant des "preuves convaincantes" de l'usage par Damas d'armes chimiques avant toute décision sur une action militaire.

agences/jgal

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La réaction américaine

Les Etats-Unis recherchent toujours "une coalition internationale" pour répondre à l'attaque présumée à l'arme chimique du régime de Damas sur des civils, a déclaré vendredi le chef du Pentagone Chuck Hagel.

La veille, réagissant au vote de la Chambre des communes, la Maison Blanche avait laissé entendre que le président Barack Obama pourrait décider d'une action unilatérale américaine.

"Les Etats-Unis continueront à consulter le gouvernement britannique, l'un de nos alliés et amis les plus proches", mais "les décisions du président Obama seront guidées par ce qui est dans l'intérêt des Etats-Unis", avait déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.

La position de la France reste inchangée

Le refus de la Grande-Bretagne d'intervenir en Syrie ne change rien à la position de la France qui souhaite une action "proportionnée et ferme" contre Damas, a déclaré vendredi le président François Hollande dans un entretien au journal Le Monde.

Le chef d'Etat, désormais principal allié des Etats-Unis après le désengagement britannique, doit s'entretenir vendredi avec le président Barack Obama.

Il a toutefois exclu toute intervention avant le départ des inspecteurs de l'ONU qui enquêtent en Syrie sur les attaques présumées à l'arme chimique.

Une participation allemande est exclue

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a exclu une participation allemande à une intervention militaire en Syrie, dans un entretien à la presse, dont des extraits ont été diffusés vendredi.

Le gouvernement allemand avait cependant signifié dès lundi qu'il approuverait une réaction internationale à l'encontre du régime de Bachar al-Assad. Mais le doute planait sur une éventuelle participation allemande, même a minima.

Jeudi, la chancelière allemande Angela Merkel avait insisté pour que le Conseil de sécurité de l'ONU étudie le rapport des inspecteurs sur l'emploi présumé d'armes chimiques près de Damas, après avoir mené des conversations téléphoniques avec notamment le président américain Barack Obama et le président russe Vladimir Poutine.