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Les Etats-Unis évoquent une intervention ciblée en Syrie

Pour le secrétaire d'Etat américain John Kerry, l'enjeu est la "crédibilité". Celle des Etats-Unis, d'une part: l'Iran, la Corée du Nord, le Hezbollah "observent" et attendent de voir "si la Syrie s'en tire". D'autre part, la crédibilité du président Obama qui avait présenté, il y a un an, l'utilisation d'armes chimiques comme une "ligne rouge". [Saul LOEB]
John Kerry pourrait s'allier à la France et l'Australie pour intervenir en Syrie. - [Saul LOEB]
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a évoqué vendredi une action militaire ciblée en Syrie, citant notamment Paris comme allié possible. Barack Obama a quant à lui affirmé n'avoir pris aucune "décision finale".

Malgré le refus du Parlement britannique d'intervenir militairement en Syrie, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a évoqué vendredi une action ciblée sans troupes au sol contre la Syrie, accusée d'avoir perpétré des attaques aux armes chimiques contre son peuple.

Les Etats-Unis ont  la "forte certitude" que le régime syrien est responsable de l'attaque aux armes chimiques qui a fait, selon Washington, 1429 morts dont 426 enfants près de Damas le 21 août, a ajouté John Kerry.

Ne pas répéter l'erreur irakienne

Lors d'une déclaration solennelle à la presse, John Kerry a parlé d'une réponse militaire "ajustée" et qui ne serait pas "infinie" dans le temps. Il a aussi cité des alliés possibles comme la France, la Ligue arabe et l'Australie.

Barack Obama "a dit très clairement que, quelle que soit la décision qu'il prendra sur la Syrie, elle ne ressemblera en rien à l'Afghanistan, l'Irak ou même la Libye. Il n'y aura pas de troupes au sol", a insisté John Kerry.

John Kerry a également assuré que forts de l'expérience de l'invasion de l'Irak il y a dix ans fondée sur de faux renseignements sur des armes de destructions massive, les Etats-Unis ne commettraient pas la même erreur.

Aucune "décision finale"

Barack Obama a affirmé vendredi qu'il n'avait pas encore pris de "décision finale" dans le dossier syrien, mais a évoqué une action "limitée" des Etats-Unis pour punir le régime Assad d'avoir utilisé ses armes chimiques.

Le recours à de telles armes représente "un défi au monde entier. Nous ne pouvons pas accepter un monde dans lequel des femmes, des enfants et des civils innocents sont gazés", a assuré le président américain.

ats/gchi

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Fin de la mission des experts onusiens

Les experts de l'ONU ont terminé leur travail en Syrie et vont désormais "rapidement" faire un rapport sur l'usage éventuel d'armes chimiques dans le conflit syrien, a déclaré vendredi le porte-parole des Nations unies.

"L'équipe a terminé de récolter des échantillons et des indices", a déclaré Martin Nesirky à des journalistes. "Ses membres préparent maintenant leur départ et quitteront Damas, puis la Syrie demain" samedi, a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a-t-il ajouté, est disposé à rendre compte si besoin est de leur enquête au Conseil de sécurité dès ce week-end.

La position de la France reste inchangée

Le refus de la Grande-Bretagne d'intervenir en Syrie ne change rien à la position de la France qui souhaite une action "proportionnée et ferme" contre Damas, a déclaré vendredi le président François Hollande dans un entretien au journal Le Monde.

Le chef d'Etat, désormais principal allié des Etats-Unis après le désengagement britannique, doit s'entretenir vendredi avec le président Barack Obama.

Il a toutefois exclu toute intervention avant le départ des inspecteurs de l'ONU qui enquêtent en Syrie sur les attaques présumées à l'arme chimique.

Une participation allemande est exclue

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a exclu une participation allemande à une intervention militaire en Syrie, dans un entretien à la presse, dont des extraits ont été diffusés vendredi.

Le gouvernement allemand avait cependant signifié dès lundi qu'il approuverait une réaction internationale à l'encontre du régime de Bachar al-Assad. Mais le doute planait sur une éventuelle participation allemande, même a minima.

Jeudi, la chancelière allemande Angela Merkel avait insisté pour que le Conseil de sécurité de l'ONU étudie le rapport des inspecteurs sur l'emploi présumé d'armes chimiques près de Damas, après avoir mené des conversations téléphoniques avec notamment le président américain Barack Obama et le président russe Vladimir Poutine.