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Moscou ne croit pas à l'usage d'armes chimiques par le régime syrien

Vladimir Poutine et les armes chimiques en Syrie
Vladimir Poutine et les armes chimiques en Syrie / L'actu en vidéo / 1 min. / le 31 août 2013
Le président russe Vladimir Poutine a réagi samedi pour la première fois publiquement aux déclarations accusant le régime syrien d'avoir utilisé des armes chimiques. Il les a qualifié d'"absurdité totale".

Le président russe Vladimir Poutine a qualifié samedi d'"absurdité totale" les accusations d'utilisation d'armes chimiques par la Syrie et a appelé les Etats-Unis à présenter les preuves qu'ils disent avoir d'une éventuelle implication du régime syrien.

"Les forces syriennes sont à l'offensive et cernent l'opposition dans plusieurs régions. Dans ces conditions, fournir un atout à ceux qui appellent à une intervention armée serait une absurdité totale", a déclaré Vladimir Poutine. "Cela va à l'encontre de toute logique", a-t-il insisté.

Le président russe a appelé Washington à fournir les preuves qu'il dit détenir, en soulignant que "l'interception de conversations quelconques ne pouvait pas servir de base pour la prise de décisions fondamentales, notamment le recours à la force contre un Etat souverain".

"Envoyer un message fort"

Ces propos font suite à la détermination des Etats-Unis et la France à agir en Syrie devant l'accumulation des preuves sur la responsabilité du régime dans l'attaque aux armes chimiques du 21 août.

Le président américain Barack Obama a évoqué une action militaire "limitée". Il s'est également entendu vendredi après-midi avec son homologue français François Hollande pour "envoyer un message fort" à la Syrie.

Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan veut quant à lui un changement de régime, déclarant qu'"une opération limitée ne peut nous satisfaire".

Frappe occidentale attendue

La Syrie s'attend à une frappe occidentale contre son territoire "à tout moment", a affirmé samedi un haut responsable des services syriens de sécurité. "Nous sommes prêts à riposter à tout moment, également", a souligné le responsable.

"Nous allons défendre notre peuple et notre patrie avec toutes nos capacités", a-t-il ajouté.

agences/aduc/olhor

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L'armée syrienne prête à riposter

L'armée syrienne "est mobilisée, elle a le doigt sur la gâchette" a déclaré samedi à la télévision d'Etat le Premier ministre syrien Waël al-Halqi.

Dans une déclaration écrite diffusée par la chaîne officielle, il a ajouté: "l'armée est prête à faire face à tous les défis et à tous les scénarios".

Alors que les derniers observateurs des Nations Unies ont quitté samedi matin le pays, les autorités syriennes ont assuré qu'elles se préparaient à encaisser et à réagir à des frappes aériennes américaines.

Le régime syrien réfute les "preuves"

Les "preuves" avancées par les Etats-Unis sur une prétendue implication du pouvoir syrien dans une attaque chimique le 21 août ne sont que "des mensonges", a déclaré vendredi le ministère syrien des Affaires étrangères.

Ce dernier s'est dit "étonné" par le fait "qu'une superpuissance trompe son opinion publique de cette manière naïve en s'appuyant sur des preuves inexistantes".

Le ministère "s'étonne de même que les États-Unis fondent leurs positions de guerre et de paix sur ce qui est diffusé sur des réseaux sociaux et des sites internet", poursuit le communiqué.

Les enquêteurs de l'ONU sont au Liban

Les experts de l'ONU ne tireront "aucune conclusion" sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie avant le résultat d'analyses en laboratoire actuellement en cours, a déclaré samedi le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky.

"L'équipe (d'enquêteurs) a besoin de temps", a-t-il dit, "pour analyser les échantillons" recueillis sur le site d'un massacre présumé à l'arme chimique survenu le 21 août dans le banlieue de Damas et perpétré selon Washington et Paris par l'armée syrienne.

Ils remettront ensuite leurs conclusions au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui les transmettra aux Etats membres.

Les enquêteurs de l'ONU sur les armes chimiques sont arrivés au Liban samedi matin après avoir quitté Damas. L'équipe d'experts était arrivée le 18 août.

Français et Americains opposés à une intervention

Près des deux-tiers des Français (64%) sont opposés à une intervention militaire de la France au sein d'une coalition internationale contre le régime de Bachar al Assad, selon un sondage BVA publié samedi par "Le Parisien-Aujourd'hui" en France.

De même, une majorité d'Américains restent hostiles à une intervention militaire en Syrie, révèle vendredi un sondage Reuters/Ipsos. Ils sont 53% à estimer que les Etats-Unis doivent rester à l'écart de la guerre civile en Syrie, contre 60% une semaine plus tôt.

A l'inverse, 20% des personnes interrogées par Ipsos pour Reuters estiment que Washington doit intervenir, soit une progression de onze points en une semaine.