Le président des Etats-Unis Barack Obama a déclaré samedi qu'il avait pris la décision de principe de frappes contre le régime syrien. La Maison Blanche a ensuite formellement demandé au Congrès américain son autorisation pour telle opération. Les débats commenceront le 9 septembre.
"J'ai décidé que les Etats-Unis devraient agir militairement contre des cibles du régime syrien", a affirmé M. Obama, en soulignant que son pays était "prêt à frapper quand nous le choisirons".
Le projet de résolution, envoyé aux parlementaires quelques heures après la déclaration du président sur la Syrie, indique que le soutien du Congrès "enverrait un signal clair de l'attitude résolue de l'Amérique" sur cette question.
Sécurité nationale invoquée
Le texte doit désormais être examiné par chacune des deux chambres du Congrès, dont le retour en séance plénière est prévu le lundi 9 septembre. Le pésident américain a exhorté les élus à le soutenir au nom de la "sécurité nationale".
Le président des Etats-Unis Barack Obama avait appelé son homologue français François Hollande samedi avant d'annoncer sa décision dans le dossier syrien, lors d'une intervention solennelle depuis la Maison Blanche à Washington.
Déception de l'opposition syrienne
L'opposition syrienne est "déçue" par la décision du président américain Barack Obama de solliciter un vote du Congrès, mais "pense que le Congrès va approuver" de telles frappes, a déclaré dimanche Samir Nachar, membre de la direction de la Coalition nationale syrienne de l'opposition.
"Le président Obama était clairement hésitant, déçu et confus" lors de son discours, a déclaré pour sa part le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad dans une première réaction officielle syrienne.
agences/olhor/aduc
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Les Etats-Unis ont des échantillons positifs au gaz sarin
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a assuré dimanche que les Etats-Unis avaient reçu et analysé des échantillons prouvant l'utilisation de gaz sarin dans l'attaque chimique du 21 août attribuée par Washington au régime syrien.
"Des échantillons de cheveux et sanguins se sont révélés positifs à des traces de gaz sarin", a déclaré sur NBC News le secrétaire d'Etat, évoquant "un développement très important dont nous avons pris connaissance dans les dernières 24 heures, grâce à des échantillons des premiers secours dans l'est de Damas fournis aux Etats-Unis et qui ont désormais été testés".
La France révèle l'arsenal chimique syrien
Le gouvernement français va déclassifier prochainement des documents secret-défense sur l'arsenal d'armes chimiques constitué depuis des années par la Syrie au mépris des conventions internationales, a-t-on indiqué dimanche de source gouvernementale.
Cela intervient alors que les Etats-Unis et la France menacent le régime de Bachar al-Assad d'une action militaire en représailles à une attaque chimique qui a fait, selon Washington, plus de 1.400 morts le 21 août dans la banlieue de Damas.
Une récente note des services de renseignement français, dont le contenu est dévoilé par le Journal du Dimanche, fait état notamment de "plusieurs centaines de tonnes d'ypérite" et "gaz sarin" détenus par le régime syrien, soit un stock total dépassant les 1000 tonnes d'agents chimiques.
"Les citations de la note sont exactes", a précisé à l'AFP cette source gouvernementale.
Trois semaines pour les analyses de l'ONU
Les experts de l'ONU ne tireront aucune conclusion sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie avant le résultat d'analyse en laboratoire actuellement en cours, a déclaré samedi le porte-parole des Nations unies Martin Nesirky.
L'analyse des échantillons prélevés en Syrie pourrait prendre "jusqu'à trois semaines", a assuré samedi l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye, où sont arrivés en fin d'après-midi les inspecteurs de l'ONU.
L'armée syrienne a "le doigt sur la gâchette"
L'armée syrienne a affirmé samedi avoir "le doigt sur la gâchette" face à une possible frappe étrangère, Washington et Paris semblant déterminés à agir contre le régime de Damas.
"L'armée (syrienne) est prête à faire face à tous les défis et à tous les scénarios", a menacé le Premier ministre syrien Waël al-Halqi dans une déclaration écrite, à la télévision d'Etat
"Elle a le doigt sur la gâchette", a-t-il insisté.