Angela Merkel a longtemps soutenu l'option d'une politique de rigueur afin de résoudre la crise au sein de la zone euro. La chancelière brigue un troisième mandat à l'occasion des élections législatives le 22 septembre.
Pour le chef de file de l'opposition sociale-démocrate, Mme Merkel est responsable d'avoir écrasé les pays du sud de l'Europe sous le poids d'une politique d'austérité. "J'aurais suivi une stratégie de crise différente", a expliqué Peer Steinbrück. "Bien sûr, il fallait une consolidation budgétaire dans ces pays mais pas à dose mortelle", a-t-il ajouté.
Economie allemande plus résistante
"L'Allemagne a elle aussi reçu de l'aide et il ne faut pas l'oublier. L'Allemagne a été aidée d'une manière massive après la Seconde Guerre mondiale avec le plan Marshall", a-t-il rappelé.
L'économie de l'Allemagne a toutefois mieux résisté que celle de ses partenaires européens lors de la crise de 2009 avec un taux de chômage qui approche désormais ses plus bas niveaux depuis la réunification en 1990.
ats/olhor
Un "match nul" pour les observateurs
A trois semaines des législatives allemandes, ce débat suivi par 15 millions de téléspectateurs n'a pas permis de désigner de vainqueur clair.
"Ce fut un match nul", a estimé l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. Et selon l'institut de sondage Forsa, 44% des Allemands ont estimé que la chancelière avait gagné le duel, tandis que 43% d'entre eux voyaient une victoire du social-démocrate Peer Steinbrück.
D'après une autre enquête, effectuée par Infratest dimap pour la télévision ARD, 49% attribuaient la victoire à Steinbrück, contre 44% à Merkel. "Personne ne s'est couvert de ridicule", estimait sur internet le quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung.
Mais de remarquer: "victoire et défaite sont souvent une question d'interprétation", sauf que pour Steinbrück, en retard dans les sondages, "tout ce qui n'est pas une victoire claire est une défaite".
"La chancelière et le candidat - un duel entre gens égaux (...) Steinbrück s'est battu, Merkel est restée prudente", écrivait de son côté le quotidien conservateur Die Welt.