La Russie tente de reprendre la main sur le dossier syrien en proposant à Damas de placer son arsenal chimique sous contrôle international au moment où Bachar al-Assad met en garde les Américains contre les conséquences imprévisibles d'éventuelles frappes militaires. (Lire: Al-Assad: "En cas de frappe contre la Syrie, attendez-vous à tout").
La Syrie a "accueilli favorablement" cette proposition, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, qui était à Moscou lundi. Les rebelles, eux, ont immédiatement qualifié de mensonge l'acceptation par Damas de la proposition russe.
Dans la foulée, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé à la création de zones supervisées par les Nations unies en Syrie où les armes chimiques pourraient être détruites.
Le Premier ministre britannique David Cameron a jugé que la proposition russe était "particulièrement bienvenue" s'il ne s'agissait pas d'une "manoeuvre de diversion".
Interrogé sur ce que la Syrie pourrait faire pour éviter des frappes, le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait évoqué lundi matin l'hypothèse d'une remise des armes chimiques. Il avait toutefois jugé improbable un tel développement.
afp/pym
Washington, Paris et Berlin jugent la proposition russe intéressante
Les Etats-Unis ont accueilli favorablement mais avec prudence lundi la proposition russe qui placerait les armes chimiques syriennes sous contrôle international, tout en faisant part de leur scepticisme sur les intentions du régime de Bachar al-Assad.
Peu après avoir rencontré le président Barack Obama à la Maison Blanche, l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton a estimé que "si le régime (de Damas) mettait immédiatement ses stocks sous contrôle international (...) ce serait une étape importante. Mais cela ne peut pas être une nouvelle excuse pour un délai ou une obstruction".
A Paris, la proposition russe est jugée "recevable à au moins trois conditions". Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius réclame "des engagements précis, rapides et vérifiables" de la part de Damas.
La chancelière allemande Angela Merkel a jugé, elle, "intéressante" la proposition russe et a réitéré son opposition catégorique à une intervention militaire.
Paris pose ses conditions
La proposition russe est "recevable à au moins trois conditions",estime le chef de la diplomatie française Laurent Fabius: Bachar Al-Assad "doit s'engager sans délai à mettre sous contrôle international et à laisser détruire l'ensemble de son arsenal chimique", et "cette opération doit se faire sur la base d'une résolution contraignante du Conseil de sécurité, avec un calendrier court et des conséquences fermes s'il ne respectait pas ses engagements".
Par ailleurs, il estime que "la Cour pénale internationale devra être saisie" car "les responsables du massacre chimique du 21 août ne doivent pas rester impunis".
"Nous demandons maintenant des engagements précis, rapides et vérifiables de la part du régime syrien.
La France reste le principal allié des Etats-Unis pour participer à une opération de frappes militaires contre le régime de Damas.