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Les Etats-Unis souhaitent donner une chance à la diplomatie en Syrie

Barack Obama veut donner une chance à la proposition russe du désarmement chimique en Syrie. [Pool / Evan Vucci]
Barack Obama veut donner une chance à la proposition russe du désarmement chimique en Syrie. - [Pool / Evan Vucci]
Washington repousse la perspective de frappes sur la Syrie, alors que le régime de Damas déclare être prêt à se défaire de l'arme chimique.

Barack Obama a affirmé mardi, depuis la Maison Blanche, qu'il souhaitait donner une chance à la diplomatie en Syrie. Damas a de son côté assuré être prêt à renoncer à son arsenal chimique.

A l'issue de 48 heures d'intense activité diplomatique qui a éloigné la perspective de frappes sur le pays, ravagé par la guerre civile, le président américain a jugé que la proposition russe de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international constituait un signe "encourageant".

Réponse du Congrès reportée

"Cette initiative peut permettre de mettre un terme à la menace des armes chimiques sans recourir à la force, en particulier parce que la Russie est l'un des plus puissants alliés d'al-Assad", a déclaré le président américain, tout en reconnaissant qu'il était "trop tôt" pour dire si ce plan aboutira.

Barack Obama a ainsi demandé au Congrès de ne pas voter sur un éventuel recours à la force, une décision qu'opposants et partisans de frappes contre la Syrie ont approuvée, tout en campant sur leurs positions.

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ats/kkub

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Option militaire pas écartée

Barack Obama a cependant rappelé que l'option militaire restait sur la table, dénonçant l'attaque chimique "écoeurante" commise par le régime Assad qui a fait plus de 1400 morts selon le renseignement américain.

Le président américain, qui a dépêché son secrétaire d'Etat John Kerry à Genève pour des entretiens avec son homologue russe Sergueï Lavrov jeudi, s'est dit déterminé à maintenir la "pression" sur le régime syrien. De puissants bâtiments de guerre américains équipés de missiles de croisière ont été déployés ces dernières semaines en Méditerranée orientale.

La France restera pour sa part "mobilisée pour sanctionner l'usage d'armes chimiques par le régime syrien et le dissuader de recommencer", a annoncé mercredi la présidence française à l'issue d'un Conseil de Défense.

Négociations tendues en vue

Barack Obama a convenu avec son homologue français François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron d'examiner la proposition russe. Mais les négociations, qui ont débuté mardi, s'annoncent d'ores et déjà extrêmement difficiles.

Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, initialement prévue mardi à 22h00 (heure suisse), a été reportée sine die à la demande de Moscou. Le président russe Vladimir Poutine a ainsi appelé les Etats-Unis à renoncer au recours à la force en Syrie.

Pour l'ONU, priorité à la protection des civils

La commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie a de sont côté appelé mercredi d'urgence à la cessation des hostilités et au retour à la table des négociations.

Elle affirme que "le choix de l'option militaire en Syrie non seulement intensifierait les souffrances à l'intérieur du pays mais conduirait aussi à rendre hors de portée un règlement politique", et insiste pour que le Conseil de sécurité de l'ONU donne la priorité à la protection des civils.