Le rapport des experts de l'ONU qui ont enquêté en Syrie sur les accusations de massacre à l'arme chimique le 21 août près de Damas est attendu lundi. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon a prévu de le présenter au Conseil de sécurité.
"Je pense que le rapport va conclure de manière accablante que des armes chimiques ont été utilisées, même si je ne peux pas le dire publiquement pour l'instant avant de recevoir ce rapport", a-t-il déclaré à des journalistes.
Sans attribuer directement la responsabilité de cette utilisation au président syrien, il a accusé Bachar al-Assad d'avoir "commis de nombreux crimes contre l'humanité". Il s'est aussi dit "persuadé que les responsables rendraient des comptes quand tout cela sera fini".
C'est la première fois qu'un haut responsable de l'ONU porte publiquement des accusations aussi graves contre le chef de l'Etat syrien. De tels crimes sont passibles de la Cour pénale internationale (CPI). Celle-ci n'a jamais pu être saisie dans le dossier syrien en raison de l'opposition de la Russie, fidèle allié de Damas.
ats/pym
Les échantillons analysés
Les échantillons recueillis par les enquêteurs ont été transmis pour analyse à quatre laboratoires situés en Allemagne, en Suède, en Finlande et en Suisse.
Selon des diplomates à l'ONU, même si le rapport, de nature très technique, ne désigne pas nommément les coupables, les très nombreux indices recueillis sur le terrain peuvent permettre de s'en faire une idée, en particulier à partir des fragments de roquettes ayant servi de vecteurs et de la composition précise du mélange de précurseurs, soit les produits toxiques qui se combinent dans une arme chimique.