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Accord américano-russe pour éliminer l'arsenal chimique syrien

John Kerry et Sergei Lavrov étaient réunis depuis jeudi à Genève.
John Kerry et Sergueï Lavrov étaient réunis depuis jeudi à Genève.
Les entretiens entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et et son homologue russe Sergueï Lavrov à Genève ont permis de trouver un accord sur l'élimination des armes chimiques en Syrie.

Américains et Russes ont conclu samedi à Genève un accord ambitieux sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien d'ici mi-2014, avec la possibilité de mesures contraignantes, un pas salué par les capitales européennes mais rejeté par les rebelles de l'Armée syrienne libre.

L'accord annoncé par les chefs de la diplomatie américaine et russe John Kerry et Serguei Lavrov, au 3e jour de discussions intenses, fixe clairement des échéances.

Recours à la force possible

Damas a une semaine pour présenter une liste de ses armes chimiques et celles-ci doivent être enlevées et détruites d'ici la fin du premier semestre 2014. John Kerry a précisé que les inspecteurs chargés de vérifier le processus seraient sur le terrain "pas plus tard qu'en novembre".

En outre, le processus sera fixé dans une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui ouvre la voie à de possibles sanctions, y compris au recours à la force en cas de manquement du régime syrien à ses engagements.

Tout en laissant entendre que la Russie pourrait dans l'avenir soutenir un recours à la force en cas de non respect de l'accord par la Syrie, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a prévenu que Moscou vérifierait minutieusement tous les rapports accusant Damas.

Damas et les armes chimiques

Cet accord intervient alors que les Nations unies ont formellement accepté samedi la demande d'adhésion de la Syrie à la Convention de 1993 interdisant les armes chimiques, a annoncé une porte-parole de l'ONU.

La Convention devrait entrer en vigueur le 14 octobre en Syrie, soit 30 jours après l'accord officiel. Son application, notamment la destruction des stocks, est supervisée par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), basée à La Haye (Pays-Bas).

Les Etats-Unis estiment à 45 le nombre de sites liés au programme d'armes chimiques en Syrie et sont d'accord avec la Russie pour évaluer le stock à 1000 tonnes.

agences/kkub

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Les principales réactions

Les mises en garde à l'égard de Damas se sont multipliées: "il n'y aura pas de place pour des manoeuvres", a prévenu John Kerry.

Juste avant l'annonce de l'accord, le président américain Barack Obama réclamé des actes "concrets" du régime syrien.

Paris, qui s'était dit déterminé à frapper militairement avec les Américains le régime de Damas pour le "punir" de l'attaque chimique du 21 août, a salué "une avancée importante", mais attend le rapport des inspecteurs de l'ONU lundi pour arrêter sa position.

Londres a également "salué" l'accord et Berlin a estimé que les chances pour une solution politique au conflit syrien augmentaient "considérablement".

Mais les rebelles syriens de l'Armée syrienne libre (ASL - rebelles) ont eux rejeté l'initiative russo-américaine.

Espoir d'une conférence de paix

Au-delà de la question des armes chimiques, Américains et Russes espèrent aussi que le processus débouchera sur un accord plus ambitieux visant à mettre un terme à une guerre civile qui a déjà fait quelque 110'000 morts depuis deux ans et demi.

John Kerry et Sergueï Lavrov sont convenus en Suisse d'une nouvelle réunion "à New York autour du 28 septembre", en marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, pour fixer une date pour une conférence de paix sur la Syrie.

Sur le terrain, la guerre ne connaît aucun répit. Quelque 500'000 personnes seraient "prises au piège" des combats "dans la banlieue rurale de Damas", manquant de vivres, d'eau et de médicaments, a rappelé la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valérie Amos.