Le seul réacteur nucléaire en service au Japon était dimanche en train d'être stoppé pour maintenance, une opération qui va totalement priver l'archipel d'énergie atomique pendant une durée inconnue.
"Les procédures d'arrêt du réacteur 4 d'Ohi ont débuté dimanche et son arrêt sera effectif lundi matin", a annoncé un porte-parole de la compagnie Kansai Electric Power (Kepco).
Déjà sans nucléaire en 2012
Toutes les centrales nippones avaient été progressivement mises hors service par précaution la suite de l'accident de Fukushima causé par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011.
Kepco avait toutefois reçu en juin 2012 l'autorisation de remettre en exploitation les réacteurs 3 et 4 d'Ohi. L'unité 3 avait été de nouveau stoppée le 2 septembre et l'unité 4 avait été réactivée le 19 juillet 2012.
Le Japon, qui avait connu une période "zéro nucléaire" (malgré un parc de 50 unités) de mai à juillet 2012, va se retrouver à partir de lundi dans la même situation, alors que le nucléaire fournissait un quart de l'électricité du pays avant le drame de Fukushima. Il y avait alors 54 réacteurs exploitables.
afp/cab
La priorité de Fukushima
Même si le Premier ministre japonais a affirmé que la situation était "sous contrôle" dans la centrale nucléaire endommagée de Fukushima, de nombreux incidents (dont des fuites d'eau radioactive en mer) se produisent quotidiennement sur le site en péril où oeuvrent 3000 ouvriers.
Des équipes qui se sentent parfois dépassés par les événements, comme l'a d'ailleurs reconnu un responsable de la compagnie Tepco vendredi, mettant sa hiérarchie et le gouvernement dans l'embarras.
Plusieurs journaux japonais ont porté cette fin de semaine un jugement sévère à l'égard du gouvernement nippon sur sa façon de gérer la crise de l'eau radioactive à Fukushima.
Le Nikkei, premier quotidien économique, a estimé que les actions entreprises n'étaient pas à la hauteur de l'urgence de la situation.
"Quant on voit le problème de l'eau radioactive, on comprend que l'accident est loin d'être réglé", insiste pour sa part le quotidien populaire de centre gauche Mainichi Shimbun.
Redémarrage conditionné
Aucun réacteur nucléaire ne peut redémarrer tant que l'autorité nucléaire ne s'est pas prononcée sur sa sûreté.
Des travaux sont prévus dans toutes les centrales pour que les équipements soient mis en conformité avec les nouvelles normes.
La décision finale d'autoriser le redémarrage revient au pouvoir politique, les gouverneurs des préfectures hébergeant les installations nucléaires concernées ayant même un quasi droit de veto sur la décision.
Le gouvernement de droite de Shinzo Abe est pour sa part favorable à la réactivation des réacteurs du pays, mais assure qu'il se conformera à l'avis de l'autorité.