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François Hollande s'explique sur la Syrie, les taxes fiscales et le chômage

Hollande [Pool / François Mori]
François Hollande était interrogé par la journaliste Claire Chazal. - [Pool / François Mori]
Le président français François Hollande a tenté de rassurer les Français dimanche soir au sujet de la Syrie et des taxations fiscales lors d'une prestation télévisée jugée décevante par la presse.

François Hollande s'est livré dimanche soir à un exercice de pédagogie télévisé. Le président français a tenté d'apaiser ses concitoyens en proie au "ras-le-bol" fiscal et de réaffirmer sa détermination dans le dossier syrien.

Au sujet de la Syrie, le président a assuré sur la chaîne privée TF1, "l'option militaire doit demeurer, sinon il n'y aura pas la contrainte". Le président de la République s'est attaché à convaincre une opinion publique rétive, loin de lui apporter le même soutien que pour l'intervention au Mali.

"Pause fiscale"

Sur le plan intérieur, le chef de l'Etat, qui avait promis une "pause fiscale" en 2014, a tenté d'apaiser exaspération des Français. Les premières tranches du barème de l'impôt sur le revenu, a-t-il confirmé, seront "allégées".

Sur l'éventuelle taxation du diesel, objet d'un nouveau et substantiel couac gouvernemental, il est resté évasif, se contentant de noter que "ce n'est pas rendre service à l'écologie (...) que de la réduire à des impôts".

afp/hof

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La presse reste dubitative

Les éditorialistes se montrent plutôt déçus par la prestation télévisée de François Hollande dimanche soir. Ils estiment souvent que le chef de l'Etat n'a pas su convaincre, en particulier sur les sujets économiques et sociaux qui inquiètent les Français.

"Hollande a manqué de souffle pour fixer le cap d'une éventuelle embellie économique et pour rassurer ceux qui doutent", écrit Fabrice Rousselot dans le quotidien Libération. Il a raté l'occasion de justifier ses choix budgétaires, poursuit-il.

Yann Marec, du Midi Libre, va dans le même sens mais estime que "les Français n'entendent plus les raisonnements incantatoires. Ils reçoivent leurs impôts, leurs taxes. Des hausses, toujours des hausses. La France fatigue (...) Le burn out la guette", prédit-il.

Si "l'instit' a fourni un honnête travail", écrit journal Le Républicain Lorrain sous la plume de Philippe Waucampt, "en cette saison où les feuilles d'impôt se ramassent à la pelle, il en faudra plus pour convaincre des contribuables moins préoccupés par la crise de la dette souveraine que par celle de leur pouvoir d'achat. "Un coup pour rien", conclut-il.

Dans Le Courrier Picard, Daniel Muraz estime que le point de vue du Président selon lequel "le combat pour préserver le pouvoir d'achat avait bien été gagné" n'était "pas forcément convaincant, mais tactiquement réussi pour contrer le sentiment de ras-le-bol fiscal qui nimbe cette rentrée".

Bouteille à moitié pleine "En fait, explique Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute-Marne, le président de la République s'y entend pour pointer la bouteille à moitié pleine (...) La question est de savoir si les électeurs verront aux prochaines municipales la bouteille à moitié pleine ou la bouteille à moitié vide", ajoute-t-il.

Dans L'Est Républicain, Jean-Pierre Tenoux juge qu'"autant l'attitude du chef de l'Etat fut d'inspiration gaullienne dans l'évocation des affaires du monde, autant celle de notre politique intérieure l'a conduit hier à louvoyer pour ne fâcher personne". "Comme trop souvent", regrette-t-il.

A propos de l'accord Russie-Etats-Unis sur les armes chimiques du régime syrien qui s'est fait sans que la France ait eu son mot à dire, le sentiment des éditorialistes sur le sujet est bien résumé par Jacques Camus. L'éditorialiste considère dans La Montagne que François Hollande "veut croire que la France va encore pouvoir dicter ses volontés". Mais il s'agit là d'une "vaine prétention".

Avec une certaine indulgence, Bruno Dive juge dans Le Sud-ouest que le président "décide vite et fort sur le théâtre des opérations extérieures (Mali, Syrie), mais laisse volontiers du temps au temps à l'intérieur des frontières."

Retour sur le duel PS-FN

Autre sujet chaud sur lequel François Hollande était interrogé, le changement de cap de l'ex-Premier ministre UMP François Fillon sur l'attitude à adopter en cas de duel PS-FN.

Il y a "des règles, des digues, des principes", a-t-il observé. François Hollande a rappelé avoir appelé à voter Jacques Chirac lors de la présidentielle de 2002. Cela alors que le candidat socialiste, Lionel Jospin, avait été éliminé au premier tour, laissant Jean-Marie Le Pen face au président sortant pour le deuxième tour.

"Je ne me suis pas posé de questions, je n'ai pas regardé qui était le plus ou moins sectaire, la question ne se posait même pas", a-t-il dit.

Hollande se veut rassurant quant au chômage

Sur le front du chômage, il a assuré : "On est tout près du but", à savoir une inversion de la courbe d'ici à la fin de l'année, "nous y sommes presque".