L'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Lakhdar Brahimi, espère que la conférence de paix Genève-2 pourra se tenir en octobre. Il l'a dit au cours d'un entretien accordé à la RTS.
Par ailleurs, il souhaite que le rapprochement entre les Etats-Unis et la Russie, amorcé à la faveur de la question de la destruction de l'arsenal chimique syrien, se confirme et se maintienne pour conduire à une solution politique du problème.
Lakhdar Brahimi dit également ne pas croire à la partition de la Syrie. Il craint plutôt ce qu'il appelle une "somalisation", c'est-à-dire une dérive vers une "non-pays" ou un "non-Etat" livré aux seigneurs de guerre et autres bandits.
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Résolution de l'ONU en discussion
Des diplomates des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies se réuniront ce mardi à New York pour discuter d'un projet de résolution sur la destruction des armes chimiques syriennes, a annoncé la porte-parole de la mission des Etats-Unis à l'ONU.
Les cinq (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) discuteront sur la base d'un projet présenté par Washington, Londres et Paris.
Le chef de la Coalition nationale syrienne Ahmad Jarba a par ailleurs demandé mardi au Conseil de sécurité de l'ONU d'interdire au régime de Damas d'utiliser l'aviation, les missiles, l'artillerie et les armes chimiques dans une résolution sous le chapitre VII prévoyant le recours à la force.
Désaccord entre Paris et Moscou
La Russie pense toujours que l'attaque chimique du 21 août en Syrie était une "provocation", a déclaré mardi son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en commentant le rapport des inspecteurs de l'ONU qui a mené son homologue français, Laurent Fabius, à tirer la conclusion inverse.
Les deux hommes ont affiché publiquement leurs divergences à l'issue de leur entretien à Moscou.
Alors que Paris juge, comme Washington ou Londres, que le rapport des Nations unies qui conclut à l'utilisation de gaz sarin, sans désigner de responsable, est accablant pour le régime de Bachar al-Assad, Moscou s'en tient à son postulat de départ: celui d'une attaque lancée par les rebelles pour forcer la main de la communauté internationale.
Les Etats-Unis ont vivement critiqué mardi ces déclarations du ministre des Affaires étrangères russe.
Amnesty pour une saisine du CPI
Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont pressé les Nations unies de porter le dossier des violations des droits de l'Homme en Syrie devant la Cour pénale internationale (CPI), dans des communiqués publiés mardi.
Ces appels ont été lancés après la publication du rapport des experts de l'ONU confirmant l'utilisation d'armes chimiques dans l'attaque du 21 août près de Damas qui a fait plus de 1.4000 morts dont des enfants selon les renseignements américains.
Conformément à un accord américano-russe, Damas a accepté de se défaire de ses armes chimiques mais les deux organisations internationales de défense des droits de l'Homme ont jugé que les crimes de guerre ne devraient pas rester impunis.