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Manifestions et violences en Grèce, sous le choc d'un crime fasciste

Violents affrontements nocturnes en Grèce
Violents affrontements nocturnes en Grèce / L'actu en vidéo / 1 min. / le 19 septembre 2013
Le meurtre d'un musicien antifasciste par un militant néonazi occupait jeudi tous les titres de la presse en Grèce. La veille, des manifestations violentes ont eu lieu dans de nombreuses villes.

La presse grecque était partagée jeudi entre consternation, révolte et appels au sursaut à l'adresse du gouvernement après le meurtre d'un rappeur antifasciste par un militant du parti néonazi Aube dorée.

"Le gouvernement est déterminé à ne pas laisser les descendants des nazis empoisonner la société, commettre des crimes, semer la terreur et ébranler les fondations" du pays, a déclaré le Premier ministre Antonis Samaras lors d'une allocution télévisée.

Action concertée

Vingt-quatre heures après les faits, la chronologie du drame, qui s'est déroulé dans la nuit de mardi à mercredi, s'est précisée. Elle renvoie l'image d'une action concertée de la part de partisans d'Aube dorée contre des "ennemis" politiques.

Les premiers éléments de l'enquête laissent apparaître qu'il s'agissait d'un groupe d'une trentaine de personnes, qui attendaient la victime et ses amis à la sortie d'un café de Keratsini, dans la banlieue d'Athènes, où ils regardaient un match de football.

Dans le groupe embusqué à l'extérieur de l'établissement, un homme de 45 ans a assené des coups de couteau mortels à la victime, âgée de 34 ans. Arrêté, il a reconnu les faits, selon la police.

afp/dk

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Aube dorée, troisième parti de Grèce

Aube dorée est portée par des sondages qui la créditent de la troisième place dans les intentions de vote, à environ 13%.

Ce parti a fait pour la première fois irruption au Parlement grec, en juin 2012, raflant 7% des voix et 18 sièges sur les 300 de la chambre.

Aube dorée, qui surfe sur le marasme économique et social du pays englué dans la crise de la dette, a condamné le meurtre et démenti toute implication.

Stupeur face à la "violence nazie"

"Le meurtre de sang-froid d'un citoyen par un sympathisant d'Aube dorée doit réveiller chacun", invoquait le quotidien libéral Kathimerini. Eleftherotypia, journal de gauche.

"Le monstre du nazisme tue" !, s'exclamait le quotidien Ethnos.

La Ligue grecque des droits de l'homme a dénoncé dans un communiqué "une escalade de la violence nazie" à la faveur d'une absence de réaction du pouvoir politique aux provocations et incidents initiés par Aube Dorée depuis plusieurs mois.

"On passe des étrangers à l'ennemi intérieur", titrait Eleftherotypia, une allusion aux analyses qui font de cet événement un projet concerté du parti Aube dorée pour amplifier son action, jusqu'alors essentiellement ciblée sur les immigrés.