Les shebab somaliens ont menacé mardi le Kenya de nouvelles attaques, au quatrième jour de l'interminable siège du Westgate à Nairobi, où un commando d'islamistes, retranché avec des otages dans le dédale des boutiques jonchées de cadavres, résiste toujours aux forces de sécurités kényanes.
La situation autour du centre commercial, pris d'assaut samedi, reste très confuse mardi. Après un violent incendie, une partie du toit du centre s'est effondrée.
Selon une source sécuritaire kényane et un pompier, c'est une partie du parking aérien du centre commercial qui s'est écroulée.
Encore des otages "vivants"
Plus tôt mardi, le commando islamiste a affirmé qu'il détenait toujours des otages "vivants", selon le nouveau compte Twitter des islamistes somaliens shebab, qui ont revendiqué l'attaque.
"Les otages qui sont détenus par les moujahidines à l'intérieur du (centre commercial) Westgate sont toujours vivants, choqués mais néanmoins vivants", ont écrit les shebab.
Peu avant cette annonce, des échanges nourris d'armes automatiques ont retenti dans ou autour du centre commercial, assiégé depuis quatre jours après une sanglante attaque islamiste.
Le "contrôle" des autorités
En début de matinée mardi, les autorités affirmaient pourtant que seuls "un ou deux" militants demeuraient dans un des étages élevés du centre commercial de Nairobi et que les otages avaient été libérés.
Lundi soir, les autorités avaient même annoncé que les forces de sécurité avaient "le contrôle" du complexe, mais elles ignoraient si le bâtiment avait été miné par le commando.
Une soixantaine de morts et autant de disparus
Les autorités craignent un bilan bien plus élevé que les 62 morts annoncés officiellement pour le moment, avec presque autant de personnes portées disparues.
Elles ont aussi fait état de près de 200 blessés parmi les employés et la clientèle cosmopolite qui se pressait samedi, comme tous les week-ends, pour faire du shopping.
Trois soldats kényans blessés au cours des affrontements ces quatre derniers jours ont également succombé à leurs blessures, a annoncé l'armée.
Les clients du supermarché durant l'attaque:
ats/nr
La veuve d'un kamikaze parmi le commando?
La ministre kényane des Affaires étrangères a confirmé sur la chaîne PBS la présence au sein du commando de deux ou trois Américains et d'une Britannique.
D'après la ministre, cette Britannique a déjà commis des actes similaires "à de nombreuses reprises". La police kényane avait affirmé plus tôt étudier les informations selon lesquelles cette veuve d'un des kamikazes des attentats du 7 juillet 2005 à Londres, serait "impliquée".
Quant aux Américains, a précisé la ministre, ce sont "de jeunes hommes, entre 18 et 19 ans (...) d'origine somalienne ou arabe, mais qui vivaient aux Etats-Unis, dans le Minnesota et dans un autre endroit".
Soutien de Londres et de la CPI
Londres a assuré que son gouvernement fera tout son possible pour que les responsables de l'attaque du centre commercial Westgate de Nairobi soient jugés.
Downing Street a en revanche refusé de commenter les informations des autorités kényanes affirmant qu'une Britannique figurait parmi le commando de Nairobi.
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda a lui aussi proposé son aide en vue de poursuivre les responsables de la sanglante attaque.
Celle-ci pourrait "constituer un crime en vertu du Statut de Rome", le traité fondateur de la CPI auquel le Kenya est un Etat partie, a déclaré Fatou Bensouda.