"Plus de 40%. Ce n'est pas seulement une victoire électorale. C'est une démonstration de pouvoir. Le pouvoir a un nom: Angela Merkel." Die Zeit résume en quelques mots le sentiment de l'ensemble de la presse allemande au lendemain des élections allemandes. (Lire: Le parti d'Angela Merkel triomphe aux élections allemandes)
Un véritable "triomphe"
Pour de nombreux journaux, ce scrutin est un triomphe de la chancelière, incroyablement populaire en Allemagne. La Süddeutsche Zeitung invente même un mot pour la décrire, "Die Triumphantin", qu'on peut traduire par "La vainqueuse".
Die Welt estime quant à lui que "Angela Merkel a gagné sans son parti", la CDU. De son côté, le Berliner Morgenpost publie en Une une photo de la chancelière, sourire malicieux, regard en coin, avec ce titre: "La chérie de l'Allemagne".
Ailleurs en Europe aussi, la presse est dithyrambique. Le journal de boulevard britannique Daily Mail la compare ainsi Margaret Thatcher, alors que le quotidien italien Corriere della Sera parle de "victoire historique". En Espagne, La Razón évoque la "reine de l'Europe".
Vers d'âpres négociations
Même si elle est désormais en position de force pour négocier avec les autres partis en vue de former une future coalition, Angela Merkel perd son allié gouvernemental actuel, le FDP, qui, éjecté du Bundestag, vit une "catastrophe", selon le quotidien autrichien Der Standard.
Le SPD risque d'être "têtu" dans les négociations qui s'annoncent, note ainsi le Spiegel: après quatre ans d'alliance avec la CDU, les sociaux-démocrates avaient en effet réalisé le pire score électoral de leur histoire en 2009.
D'ailleurs, l'hebdomadaire britannique Time modère quelque peu le triomphe de la chancelière: "Les électeurs ont parlé. Mais on ne sait pas exactement ce qu'ils ont dit". The Economist parle lui de victoire "douce-amère".
La Grèce entre désespoir et optimisme
Sans surprise, c'est en Grèce que la victoire d'Angela Merkel est la moins bien accueillie. Le quotidien centriste Ta Nea publie ainsi une photo d'Angela Merkel avec une couronne sur la tête, avec ce titre: "Le triomphe de la reine de l'austérité".
D'autres journaux, comme Kathimerini, restent toutefois optimistes. Le quotidien libéral met la chancelière allemande au défi: Angela Merkel, note le journal, a quatre ans pour "construire sa réputation posthume".
Quelques "Unes" de la presse européenne:
dk
Angela Merkel frôle la majorité absolue
Angela Merkel a nettement remporté dimanche les élections législatives allemandes.
Selon des résultats officiels provisoires, le bloc conservateur CDU-CSU a obtenu 41,5% des voix (33,8% en 2009), contre 25,7% au SPD de son rival Peer Steinbrück (23% en 2009).
La CDU/CSU, qui réalise son score le plus élevé depuis la Réunification du pays en 1990, frôle la majorité absolue au Bundestag.
A 59 ans, la chancelière est le premier dirigeant européen à être reconduit depuis la crise financière qui a secoué l'Union européenne.
Dans l'Allemagne d'après-guerre, seuls Konrad Adenauer et Helmut Kohl ont réussi à remporter trois mandats de chancelier.