Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi un texte encadrant la destruction de l'arsenal chimique syrien du régime du président Bachar al-Assad. Il s'agit de la première véritable percée diplomatique depuis le début en mars 2011 du conflit syrien, qui a fait 100'000 morts.
"Ce soir, la communauté internationale a rempli sa mission", a commenté le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, à l'issue du vote de ce texte à l'unanimité. Il a annoncé la tenue d'une conférence de paix sur la Syrie mi-novembre à Genève.
Cette résolution fait suite à l'accord conclu à Genève mi-septembre afin d'éviter une intervention militaire en Syrie, menace brandie par Washington en réponse à une attaque à l'arme chimique le 21 août.
Pas de sanctions automatiques
Le président américain Barack Obama a qualifié vendredi "d'énorme victoire pour la communauté internationale" l'accord sur cette résolution, obtenu jeudi à l'issue d'âpres négociations entre Washington et Moscou.
La résolution de l'ONU prévoit la possibilité pour le Conseil de sécurité de prononcer des sanctions si le plan de désarmement n'est pas respecté. Cependant, il ne s'agit pas de sanctions automatiques. En cas de violation des engagements, il faudrait une deuxième résolution, ce qui laisse à Moscou, allié de Damas, une possibilité de blocage.
afp/nr
Conférence à Genève en novembre
En marge du vote sur la résolution, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé que la communauté internationale s'était fixée comme objectif d'organiser une conférence de paix sur la Syrie dite de "Genève 2" "mi-novembre".
Des contacts vont être pris en octobre pour préparer la conférence et le médiateur de l'ONU en Syrie, Lakhdar Brahimi, fera le point des préparatifs fin octobre, a-t-on précisé de sources diplomatiques.
"Genève 2" doit en principe faire se rencontrer des délégations du pouvoir syrien et de l'opposition pour tenter de former d'un commun accord un gouvernement de transition, en prélude à des élections libres.
Les réactions autour du monde
La France s'est félicitée de cet accord, soulignant que les Russes y "engagent leur crédibilité". "Le Conseil de sécurité mérite enfin son nom", a affirmé vendredi le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a prévenu vendredi soir qu'il y aurait des "conséquences" pour le pouvoir syrien s'il ne respectait pas la résolution du Conseil de sécurité sur l'élimination de ses armes chimiques.
L'Occident ne doit pas "accuser et condamner" le régime syrien sans preuve formelle dans le dossier des armes chimiques, a déclaré à New York le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
Téhéran a également réagi et a indiqué vouloir participer "activement" à toute conférence de paix à venir sur la Syrie, selon son président Hassan Rohani.