Les ministres du parti du Peuple de la liberté (PDL) de Silvio Berlusconi ont démissionné à sa demande du gouvernement de coalition que dirige Enrico Letta.
L'annonce a été faite samedi soir par le vice-président du Conseil et dirigeant de PDL Angelino Alfano cité par l'agence de presse italienne Ansa. Silvio Berlusconi avait indiqué samedi avoir demandé aux ministres PDL d'envisager une démission immédiate.
"Un vote de confiance jugé inacceptable"
Il juge qu'Enrico Letta a enfreint le "pacte de coalition" unissant le Parti démocrate (centre gauche, dont Enrico Letta est issu) et Peuple de la liberté. Le Cavaliere lui reproche notamment d'avoir réclamé un vote de confiance au Parlement, qu'il qualifie d'ultimatum "inadmissible et inacceptable".
Il le critique aussi pour avoir gelé dans l'intervalle toutes les décisions du gouvernement. Cette nouvelle crise, cinq mois à peine après la naissance au forceps d'un gouvernement de large entente, est le produit de la possible éviction de Silvio Berlusconi du Sénat à la suite de sa condamnation définitive pour fraude fiscale dans l'affaire Mediaset.
Une commission sénatoriale doit se réunir le 4 octobre pour se prononcer sur une éventuelle déchéance du "Cavaliere".
afp/lgr
La hausse de la TVA en cause
Vendredi, Enrico Letta avait convoqué un conseil des ministres pour tenter d'obtenir des ministres PDL qu'ils entérinent des mesures budgétaires.
Parmi elles figure relèvement du taux de TVA de 21 à 22%. Cette hausse, décidée par le gouvernement précédent, devait entrer en vigueur le 1er octobre. Toutefois, les ministres membres du PDL ont maintenu leur opposition.
A l'issue du conseil des ministres, Enrico Letta a annoncé que toute décision sur les mesures budgétaires était suspendue en l'attente du vote de confiance.
Le Premier ministre Enrico Letta réplique
Dans un communiqué de dix lignes cinglant, Enrico Letta a réagi en affirmant que désormais "chacun au parlement assumera sa propre responsabilité devant le pays".
"Pour chercher à justifier son geste fou et irresponsable, totalement destiné à protéger ses intérêts personnels, Silvio Berlusconi tente de retourner la situation en utilisant l'alibi de la TVA", s'indigne Enrico Letta.
"Les Italiens sauront renvoyer à l'expéditeur un mensonge tellement énorme et une telle tentative de déformer la réalité", fustige le Premier ministre.