Modifié

Le Parlement italien sera sondé mercredi par le Premier ministre

Le Cavaliere était sensible à la présence de ses partisans devant sa résidence. [EPA/Alessandro di Meo]
Silvio Berlusconi provoque une nouvelle crise politique / Le 12h30 / 2 min. / le 29 septembre 2013
Le Premier ministre italien Enrico Letta posera mercredi la question de confiance au Parlement, il a déclaré dimanche qu'il en tirerait "les conclusions qui s'imposent".

Le président du Conseil italien Enrico Letta a annoncé dimanche soir qu'il poserait la question de confiance au Parlement mercredi. Il a indiqué qu'il tirerait "les conclusions qui s'imposent" si les députés la lui refusent.

"Nous avons évolué dans une situation très compliquée et complexe, et décidé d'aller devant le Parlement au plus tôt", a expliqué Enrico Letta lors d'une émission télévisée à l'issue d'un entretien avec le président Giorgio Napolitano.

Sort entre les mains des élus qui "ne sont pas d'accord avec S. Berlusconi"

Le président du Conseil a dit sentir une "hésitation" sur l'attitude à adopter parmi les élus du parti du Peuple de la liberté (PDL) du "Cavaliere" depuis la démission des ministres, officiellement en raison de l'augmentation d'un point du taux de la TVA.

Enrico Letta espère donc que certains élus de centre-droit "ne sont pas d'accord" avec Silvio Berlusconi et sont donc prêts à lui accorder la confiance pour éviter à l'Italie des élections anticipées.

"Toutes les solutions pour éviter des élections anticipées"

Le chef de l'Etat Giorgio Napolitano a, lui, annoncé dimanche dans un communiqué, qui a suivi l'entretien entre les deux hommes, que ces derniers ont discuté de toutes les solutions possibles pour éviter l'organisation d'élections anticipées.

La crise actuelle est déclenchée par la pression du parti de Silvio Berlusconi, qui menace la coalition gouvernementale d'impasse complète. Samedi, les cinq ministres berlusconiens ont démissionné.

"Geste fou et irresponsable"

Cette décision, inspirée par leur mentor, a été qualifiée aussitôt de "geste fou et irresponsable" par le Premier ministre.

Obéissant à la consigne du Cavaliere, les cinq ministres du Peuple de la Liberté (PDL) avaient fait savoir qu'ils jugeaient "inacceptable" et "irrecevable" "l'ultimatum" du président du Conseil. Ce dernier, excédé par la fronde constante des amis de Berlusconi, avait annoncé la veille qu'il demanderait mardi prochain la confiance du parlement, afin de "clarifier" le soutien du centre-droit à son gouvernement.

Depuis des semaines, les amis du Cavaliere font monter la pression afin de tenter d'éviter sa destitution, très probable de son poste de sénateur, après sa condamnation définitive le 1er août à quatre ans de prison (ramenés à un seul en raison d'une amnistie) pour fraude fiscale.

agences/jgal/lgr

Publié Modifié

La presse italienne condamne Berlusconi

Les éditorialistes ne trouvaient guère d'excuses au Cavaliere, pour cette énième crise qui survient dans un moment délicat pour l'Italie. "Le condamné fait couler l'Italie", titrait le quotidien "Il Fatto Quotidiano", journal de la gauche depuis toujours très critique à l'égard de Silvio Berlusconi.

"Le Cavaliere renverse le jeu", affirmait "La Repubblica", tandis que le "Corriere della Sera" (centre droit) parlait "du coup d'épaule de Berlusconi qui enclenche la crise".

"Modérés, où êtes-vous?", s'interrogeait dans un éditorial le grand quotidien milanais. Il estimait que si la crise, qu'il compare à "une course dans le vide", s'approfondissait, les difficultés économiques seraient plus difficiles à affronter et les réformes de fond plus ardues à accomplir.