L'Etat fédéral américain a mis au chômage technique mardi pour la première fois depuis 17 ans des centaines de milliers de fonctionnaires, faute d'accord budgétaire au Congrès.
Une situation que le président Barack Obama a dénoncée mardi lors d'une intervention depuis la Maison Blanche, accusant ses adversaires républicains au Congrès de mener une "croisade idéologique". Le dirigeant démocrate a exhorté les conservateurs à mettre fin à cette paralysie, la première du genre en 17 ans.
>> Lire : L'administration américaine forcée de réduire ses activités
Les fonctions régaliennes (justice, police, sécurité nationale), les principales dépenses sociales ainsi que les transports restent assurés. Mais cette fermeture de l'Etat aura des répercussions sur de nombreuses administrations fédérales.
Cette paralysie va avoir, comme en avait averti Barack Obama lundi, "des conséquences économiques très réelles pour des gens dans la vraie vie": sur plus de 2 millions de fonctionnaires, environ 800'000 employés jugés "non essentiels" se retrouvent au chômage technique jusqu'à nouvel ordre.
Ils ont l'obligation de ne pas travailler pendant ce congé forcé, sous peine de sanctions lourdes. Le paiement d'un salaire ne leur est pas assuré, même si lors de chacun des précédents shutdowns, le Congrès avait adopté une loi remboursant rétroactivement les jours de chômage technique.
Les autres travailleurs, considérés comme "essentiels" pour le fonctionnement de l'Etat, seront obligatoirement payés pour leur travail mais des retards sont possibles.
La part du personnel au chômage technique dans les administrations fédérales
Statu quo des marchés financiers
Du côté des marchés financiers, la publication de certaines statistiques est bloquée et les introductions en Bourse pourraient connaître des retards. Les principales places financières mondiales ne semblaient toutefois pas trop s'en émouvoir et restaient à la hausse mardi en Europe et Asie.
L'effet sur l'économie devrait rester limité, selon les économistes qui restent malgré tout prudents, l'impact dépendant essentiellement de la durée du blocage.
Le dénouement viendra du vote d'une nouvelle loi de finances par le Congrès, ce qui pourrait prendre des jours, voire des semaines.
hend/ptur
Le shutdown sur Twitter
Un sondage accuse les Républicains
Un sondage de l'université Quinnipiac, dans le Connecticut, montre que 77% des personnes interrogées s'opposent à l'idée d'avoir recours à une fermeture partielle des activités de l'Etat, conséquence de la stratégie républicaine, pour bloquer l'application de la réforme de la santé. (Lire: L'administration américaine forcée de réduire ses activités ). Seuls 22% y sont favorables.
La cote de confiance des républicains du Congrès n'est plus que de 17%. Elle est un peu meilleure pour les démocrates, 32%. Barack Obama s'en sort mieux, mais 49% ont une mauvaise opinion de son action, contre 44% qui l'approuvent.
Pas de panique à la bourse
La Bourse de New York ne cédait pas à la panique mardi et a nettement rebondi mardi, les investisseurs misant sur une résolution rapide de la crise budgétaire aux Etats-Unis, à l'origine d'une paralysie des services de l'Etat fédéral: le Dow Jones a gagné 0,40% et le Nasdaq 1,23%.
Selon des résultats provisoires à la clôture, le Dow Jones s'est adjugé 61,14 points à 15.190,81 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 46,50 points à 3.817,98 points.