Les juges de la Cour européenne des droits de l'homme ont condamné jeudi la Russie pour violation du droit à un procès équitable en faveur de Garry Kasparov et de huit autres membre du mouvement d'opposition L'Autre Russie.
La police les avait interpellés à Moscou en 2007 pour empêcher leur participation à une manifestation contre le recul des libertés. Cette interpellation "n'était pas une mesure proportionnée au maintien de l'ordre public", a estimé la Cour de Strasbourg.
61'000 francs de réparations
Les opposants avaient été immédiatement présentés devant un tribunal et condamnés à une amende le jour même avant d'être libérés après une dizaine d'heures de garde à vue. Ils n'avaient pas eu la possibilité de faire valoir les témoignages ou éléments de preuve à l'appui de leur version des faits.
Ils obtiennent un total de 50'000 euros (61'000 francs) à titre de réparations de leur dommage moral. Les autorités russes devront verser 10'000 euros à Garry Kasparov, qui réside désormais à Genève.
ats/amitt
Kasparov compte rester à Genève
Garry Kasparov, 50 ans, a été l'un des fondateurs des mouvements d'opposition L'Autre Russie et Solidarité, devenant un des principaux opposants du Kremlin. Ces dernières années, il s'est surtout fait le porte-parole de l'opposition à l'étranger.
Il a annoncé en juin depuis Genève qu'il ne rentrerait pas en Russie, par crainte de poursuites judiciaires pour ses activités politiques.