La presse italienne a dénoncé vendredi matin "le massacre de la honte", "le cimetière des migrants" qu'est devenue l'île de Lampedusa jeudi, après le naufrage d'un bateau qui a fait au moins 111 morts et 200 disparus. Un précédent bilan faisait état de 130 morts.
"Le massacre de la honte", écrit en Une la Repubblica, rappelant qu'il s'agit de la "plus grande tragédie en mer des clandestins".
"Le massacre des migrants, l'Italie en deuil", titre le Corriere della Sera, qui a choisi de ne pas mettre de photos de cadavres en Une mais celle des survivants.
"Aujourd'hui est un jour où penser aux secours, un jour de pitié et de deuil. Mais une fois séchées les larmes, et montrés du doigt ces criminels qui vivent de la traite de tels désespérés, entassant 500 personnes dans une embarcation de quelques mètres de long, il sera temps de dire 'assez'", affirme l'éditorialiste du quotidien, Gian Antonio Stella.
La Stampa, qui évoque "l'hécatombe de Lampedusa", met en première page les photos de famille récupérées par les secours.
afp/hof
L'ONU appelle à la mobilisation
Des agences de l'ONU ont demandé vendredi que la communauté internationale combatte davantage le trafic d'êtres humains à la suite du naufrage d'un bateau de migrants au large de Lampedusa. Elles ont souhaité une coopération plus efficace pour éviter le recours à des passeurs.
Cette tragédie doit "réveiller" la communauté internationale, a affirmé le Haut Commissaire aux réfugiés Antonio Guterres. "La coopération doit être plus efficace pour réprimer le trafic d'êtres humains", a-t-il dit, en soulignant qu'il est important également que les candidats à l'émigration puissent trouver des voies légales, sans recourir aux contrebandiers.
"Davantage doit être fait pour prévenir cette crise humanitaire", a déclaré le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations Willam Lacy Swing, en ajoutant que son agence est "prête à travailler avec l'Union européenne, l'Afrique du Nord et d'autres partenaires pour améliorer la gestion des migrations et combattre le trafic d'êtres humains".
Deuil national en Italie
L'Italie était en deuil vendredi, après le naufrage de Lampedusa, ravivant le débat sur la politique européenne d'immigration.
Les drapeaux étaient en berne et une minute de silence a été observée dans toutes les écoles.
Il devait en être de même avant chaque compétition sportive.
Le pape François dénonce l'indifférence
Le pape François a affirmé vendredi à Assise qu'"aujourd'hui est une journée de pleurs", à l'occasion de la journée de deuil décrétée en Italie pour la tragédie de Lampedusa.
Très ému, le pape a dénoncé "l'indifférence à l'égard de ceux qui fuient l'esclavage, la faim pour trouver la liberté, et trouvent la mort comme hier à Lampedusa".