Après la révélation par le Guardian de la la mort de 44 ouvriers népalais sur les chantiers du Qatar pour le Mondial 2022, une délégation composée de 18 membres de la Fédération internationale du bâtiment et du bois a entamé lundi une mission destinée à inspecter les conditions des travailleurs migrants de l'émirat.
"C'est un projet qui s'est préparé depuis un an et qui n'est pas lié à la dernière campagne", a indiqué Gilles Letort du syndicat français CGT.
Sous le feu des critiques
La confédération internationale des syndicats (CSI-ITUC) s'est élevée la semaine dernière contre la réaction "faible et décevante du Qatar" quant aux accusations sur les conditions des travailleurs que certains médias ont assimilé à de l'esclavage. Le Comité des droits de l'Homme du Qatar a admis la semaine dernière certains abus, mais rejeté les accusations d'esclavagisme.
Le ministre qatari du Travail Ali Ahmad Al-Khalifi a promis de doubler le nombre d'inspecteurs du travail sur les chantiers à 150, une promesse qualifiée de "faible" par la CSI-ITUC.
ats/hend
Des milliers de plaintes déposées
La CSI-ITUC a porté plainte en mars auprès du ministère du Travail du Qatar contre six compagnies locales après avoir été contacté par des ouvriers étrangers. Selon la confédération, le ministère du Travail qatari a reçu 6000 plaintes d'ouvriers en 2012, tandis que l'ambassade d'Inde à Doha en a reçu 1500 pour les cinq premiers mois de cette année. Selon l'organisation syndicale, les plaintes portent sur les conditions de travail, les salaires, la rétention des passeports des travailleurs migrants et les conditions de logement.