Les négociateurs sur le programme nucléaire iranien disposent depuis mardi à Genève d'une "proposition" confidentielle de l'Iran, dont ils doivent maintenant dire si elle suffira pour concrétiser l'ouverture affichée par la nouveau président à Téhéran.
Les parties ont convenu de ne pas donner d'informations sur cette proposition, a indiqué le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, selon qui "les premières réactions ont été bonnes".
Pas d'inspections surprises
La proposition "très complète (...) peut permettre une percée dans les négociations", a-t-il affirmé devant des journalistes iraniens mardi alors que le dossier est dans l'impasse depuis six mois.
Il a toutefois précisé que l'offre ne comprenait pas l'application du Protocole additionnel au Traité de non prolifération (TNP), qui prévoit des inspections surprises des sites nucléaires.
Le plan prévoit une autre réunion dès le mois prochain et des mesures de confiance "vérifiables" avant un accord envisagé dans un délai de six mois à un an.
Controverse nucléaire
L'Iran et les grandes puissances ont relancé mardi à Genève les négociations sur le programme nucléaire controversé de l'Iran interrompues depuis avril dernier. Les délégations, arrivées les unes après les autres au Palais des Nations, vont discuter à huis clos.
L'Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) vont discuter jusqu'à mercredi.
Les attentes sont d'autant plus grandes que le nouveau président iranien Hassan Rohani a multiplié les gestes d'ouverture à l'intention des Occidentaux et en premier lieu des Etats-Unis.
Le Secrétaire d'Etat suisse Yves Rossier se dit optimiste avant les négociations:
agences/aduc/olhor
Suite des négociations mercredi
La séance plénière a été suspendue mardi vers 17h00 et les discussions reprendront au Palais des Nations mercredi matin.
Mais une rencontre est prévue mardi en soirée entre la cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton et le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif.
Israël évoque à nouveau des frappes préventives
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué à nouveau mardi la possibilité de frappes préventives d'Israël contre l'Iran, le jour de l'ouverture à Genève d'une nouvelle série de négociations sur le programme nucléaire iranien controversé.
Lors d'un discours tenu à la Knesset (Parlement) à l'occasion d'une commémoration de la guerre israélo-arabe de 1973, le Premier ministre a averti qu'une des leçons de ce conflit --au début duquel Israël a été pris par surprise-- "était de prendre au sérieux ses ennemis et de ne jamais négliger les signes de danger".
Un important équipement nucléaire
Selon le rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique publié fin août, l'Iran possède 6774 kilogrammes d'uranium enrichi à 3,5% et 186 kg d'uranium enrichi à 20%.
Le pays a également transformé 187 autres kg d'uranium enrichi à 20% en barres de combustibles.
L'Iran possède plus de 19'000 centrifugeuses, dont 1000 de la nouvelle génération, plus puissantes que les précédentes.