L'expulsion controversée vers le Kosovo de la collégienne rom Leonarda et de sa famille a été "conforme à la réglementation en vigueur" en France, selon un rapport d'enquête rendu public samedi par le ministère de l'Intérieur.
"Manque de discernement"
Cependant, les forces de l'ordre "n'ont pas fait preuve du discernement nécessaire" en interpellant l'adolescente lors d'une sortie scolaire le 9 octobre, estime ce rapport qui recommande de "proscrire" les interventions de la police dans "le temps scolaire".
Lire aussi: Les manifestations contre l'expulsion de Leonarda dégénèrent à Paris
Invitation à revenir "seule"
Le président français a annoncé samedi que Leonarda pourra poursuivre sa scolarité en France "si elle en fait la demande", lors d'une brève intervention télévisée depuis l'Elysée. François Hollande a dit avoir pris cette décision par souci d'"humanité".
L'adolescente rom expulsée au Kosovo a, elle, affirmé samedi qu'elle ne voulait pas regagner ce pays sans sa famille. "Je ne suis pas la seule à devoir aller à l'école, il y a aussi mes frères et mes soeurs."
La famille de Leonarda offusquée
Le père de Leonarda s'est emporté en déclarant qu'"il n'y a aucune chance que j'accepte de diviser ma famille". Encore plus blessée, sa mère a lancé à l'adresse du président français: "S'il veut des enfants, il n'a qu'a les faire lui-même".
agences/lgr
Large soutien au ministre Manuel Valls
Quelque 65% des Français sont opposés au retour dans l'Hexagone de Leonarda interpellée lors d'une sortie scolaire le 9 octobre, puis expulsée au Kosovo.
Selon le sondage BVA publié samedi, 33% des sondés se disent favorables à son retour en France.
Le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls reçoit un large soutien des personnes interrogées, puisque 74% "approuvent" sa position dans cette affaire.
La famille a quitté l'Italie "sous pression"
Le maire de Fano, ville italienne où avait résidé la famille Leonarda, a déclaré samedi que les autorités de cette ville avaient menacé de retirer la garde des enfants au père. "Nous avons fait pression sur eux" a confié Stefano Aguzzi, le maire de cette ville.
Il a précisé que la ville les avait logés dans une ancienne école, mais qu'il n'"était pas facile de traiter avec Resat, le père". "Les enfants ne fréquentaient que très peu l'école, même s'il les avait inscrits. Il les envoyait mendier. Ils vivaient dans la rue" a-t-il indiqué. "Nous lui avons indiqué qu'il ne pouvait pas continuer à vivre ici sans rien payer. Nous lui avons précisé les régles à observer s'il voulait pouvoir rester ici", a-t-il précisé.