La France a demandé lundi à l'ambassadeur américain, convoqué au ministère des Affaires étrangères, de lui donner des assurances que les interceptions de communications n'avaient "plus cours", après de nouvelles révélations, selon le Quai d'Orsay.
L'ambassadeur Charles Rivkin a été reçu dans la matinée de lundi par le directeur de cabinet du ministre français Laurent Fabius. "Nous lui avons rappelé que ce type de pratiques entre partenaires était totalement inacceptable et qu'il fallait nous assurer qu'elles n'avaient plus cours", a déclaré un porte-parole de la diplomatie.
Rencontre Kerry-Fabius
Paris "a demandé que soit apportée dans les plus brefs délais une réponse tangible à notre préoccupation", a-t-il ajouté. Le sujet sera évoqué mardi par le chef de la diplomatie Laurent Fabius avec son homologue américain John Kerry, lors d'un entretien prévu au ministère des Affaires étrangères.
Selon le site Internet du quotidien Le Monde, la NSA a effectué 70,3 millions d'enregistrements de données téléphoniques de Français entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013.
Les réactions des ministres Laurent Fabius et Manuel Valls:
afp/ptur
Différentes techniques de collecte
La NSA dispose de plusieurs modes de collecte, indique Le Monde.
Quand certains numéros de téléphone sont utilisés en France, ils activent un signal qui déclenche automatiquement l'enregistrement de certaines conversations. Cette surveillance récupère également les SMS et leur contenu en fonction de mots-clés.
Enfin, de manière systématique, la NSA conserve l'historique des connexions de chaque cible, précise le journal.
Le Mexique aussi remonté
Le gouvernement mexicain a également demandé dimanche des explications à Washington après des révélations du magazine Der Spiegel affirmant que les renseignement américains ont espionné les courriels de l'ex-président Felipe Calderon.
Der Spiegel, citant des documents fournis par Edward Snowden, a rapporté dimanche que la NSA a surveillé les communications du gouvernement mexicain pendant des années.
"Cette pratique est inacceptable, illégitime et contraire au droit mexicain", a déclaré le ministère mexicain des Affaires étrangères, réclamant une enquête "le plus rapidement possible".