Mardi, les quatre otages français retenus au Sahel depuis le 16 septembre 2010 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont été libérés. Pour mettre un terme à leur détention, l'Etat français aurait versé une rançon de "plus d'une vingtaine de millions d'euros", affirme mercredi le quotidien Le Monde.
De son côté, l'Elysée a démenti tout versement de rançon, réaffirmant que "la France ne verse pas de rançon".
Des fonds secrets
Le Monde décrit les dessous du sauvetage en s'appuyant sur des sources proches de l'opération. Une entreprise de sécurité privée et le Niger auraient largement participé aux négociations, qui ont duré six mois.
Contredisant ses déclarations dans lesquelles il assurait que la France ne payerait pas, le président français François Hollande aurait finalement donné son accord. L'argent aurait été prélevé sur les fonds secrets alloués aux services de renseignement.
Le 21 mars 2011, Aqmi avait réclamé "au moins 90 millions d'euros" pour la libération des quatre Français, une demande qui avait été rejetée par la France.
De retour en France
Les quatre otages sont pour leur part arrivés en France à la mi-journée. François Hollande a suspendu le conseil des ministres pour les accueillir à l'aéroport militaire de Villacoublay, où se trouvaient aussi leurs familles. Amaigris mais souriants, ils ont étreint leurs proches pendant de longs instants.
Les retrouvailles des otages avec leurs familles
"C'est une immense joie" et "une bonne nouvelle pour la France", a déclaré le chef de l'Etat, en grande difficulté par ailleurs sur le plan politique et dont l'impopularité atteint des sommets.
François Hollande a salué le "courage" des anciens otages et l'"abnégation" de leurs familles, et a réitéré la "gratitude" de la France à l'égard du président nigérien Mahamadou Issoufou, dont le rôle a été déterminant selon les autorités françaises.
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Encore sept otages français
Les quatre otages libérés faisaient partie d'un groupe de sept personnes, dont cinq Français, enlevés à Arlit, un site d'extraction d'uranium dans le nord du Niger.
Le 24 février 2011, trois des otages, une Française, un Togolais et un Malgache, avaient été libérés en territoire nigérien.
Sept ressortissants français sont encore retenus en otages dans le monde: deux au Sahel, un au Nigeria et quatre en Syrie.