L'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a brièvement rencontré Bachar al-Assad à Damas mercredi. Selon l'agence officielle Sana, le président syrien a déclaré à cette occasion que "le peuple syrien est la seule partie à avoir le droit de décider de l'avenir de son pays. Toute solution ou accord doit avoir l'aval des Syriens et refléter leur volonté loin des ingérences extérieures."
Accusations
Le régime syrien estime que la coalition de l'opposition et les rebelles sont manipulés par des pays étrangers. Bachar al-Assad qualifie de "terroristes" les insurgés et accuse l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie ainsi que des pays occidentaux de fournir des armes et des fonds à ses ennemis.
Toujours selon Sana, Lakhdar Brahimi a de son côté souligné que "les efforts déployés en vue de la tenue de la conférence de Genève se concentraient sur la façon de permettre aux Syriens de se réunir et de se mettre d'accord le plus tôt possible sur une solution à la crise".
agences/pym
Mise en garde russe
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a mis en garde mercredi contre un échec de Genève 2, estimant qu'un renversement par la force du régime syrien pourrait aboutir à un régime "extrémiste", qui constituerait "une énorme menace pour ceux qui vivent en Syrie ou dans la région".
Washington et Moscou s'efforcent de réunir d'ici la fin novembre à Genève une conférence de paix sur la Syrie, où plus de 115'000 personnes ont été tuées depuis le début de la rébellion armée contre le régime, en mars 2011.
Il y a trois jours, une vingtaine d'importants groupes rebelles islamistes syriens ont rejeté catégoriquement Genève 2, en soulignant que cette réunion "ne serait jamais le choix du peuple ou une revendication de notre révolution".
Paris dit s'employer à faire de Genève II un "succès"
Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault estime jeudi dans le quotidien russe Kommersant que "l'objectif est désormais de faire" de la conférence de Genève II un "succès" débouchant "sur la mise en place d'un gouvernement de transition" doté des "pleins pouvoirs".
Cela implique de "créer les conditions pour que la coalition nationale syrienne y participe".
"Face à l'utilisation par Damas d'armes chimiques contre sa propre population (...) la France s'honore d'avoir estimé (...) qu'il n'était pas possible de rester sans réaction", indique le Premier ministre français, qui entame une visite de deux jours en Russie.