Le procès du président islamiste destitué Mohamed Morsi, jugé pour "incitation au meurtre" de manifestants, s'est ouvert au Caire, avant d'être très rapidement ajourné au 8 janvier 2014.
Un journaliste de Reuters assistant à l'audience a déclaré que Mohamed Morsi avait défié les magistrats, scandant "A bas le régime militaire" et se présentant comme le seul président "légitime" d'Egypte.
Visiblement furieux, le président déchu a interrompu la séance à plusieurs reprises, conduisant un juge à ajourner les débats.
Peine de mort ou perpétuité
Morsi et quatorze autres dirigeants de la confrérie des Frères musulmans sont jugés au Caire pour incitation au meurtre et à la torture de manifestants devant le palais présidentiel Etihadeya en décembre 2012. Ils sont passibles de la peine de mort ou de la réclusion criminelle à perpétuité.
L'acte d'accusation se réfère à la mort de dizaines de personnes lors d'affrontements entre Frères musulmans et opposants qui protestaient contre un décret étendant les pouvoirs de Mohamed Morsi, élu six mois plus tôt
agences/boi/pym
20'000 policiers déployés
Les partisans de Mohamed Morsi, emprisonnés ou décimés par l'implacable répression des autorités installées par l'armée dès le 3 juillet, appellent à la mobilisation au moment où l'ex-président doit faire sa première apparition publique depuis sa mise en détention au secret, faisant craindre de nouvelles violences.
Un général de la police a assuré qu'"un plan a été mis en place pour sécuriser le tribunal et le transport de Morsi jusqu'à la salle d'audience" installée dans une académie de police de l'est du Caire.
Les autorités ont déployé 20'000 hommes au Caire, mégalopole de 20 millions d'habitants, se disant prêtes à répondre à toute violence.
Dès dimanche soir, deux policiers égyptiens ont été tués et un troisième blessé dans une attaque près d'Ismaïliya, sur le canal de Suez, ont annoncé des sources des services de sécurité, bilan confirmé de source médicale.