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L'intervention d'un tiers avancée dans la mort de Yasser Arafat

Il y avait foule à Lausanne pour entendre les experts chargés d'analyser les causes de la mort de Yasser Arafat. [KEYSTONE - Laurent Gillieron]
Il y avait foule à Lausanne pour entendre les experts chargés d'analyser les causes de la mort de Yasser Arafat. - [KEYSTONE - Laurent Gillieron]
Les doses de polonium retrouvées dans le corps de Yasser Arafat supposent l'intervention d'un tiers, selon les experts du CHUV. Mais il n'est pas possible d'avancer la thèse de l'empoisonnement avec certitude.

Les experts du CHUV ont tenu jeudi une conférence de presse pour évoquer les causes de la mort de l'ancien leader palestinien Yasser Arafat, en novembre 2004, à la suite des révélations de certains médias sur la thèse de l'empoisonnement (lire L'hypothèse de l'empoisonnement se précise dans la mort de Yasser Arafat).

Les analyses scientifiques menées en Suisse prouvent que des doses de polonium vingt fois supérieures à la normale ont été retrouvées dans le corps d'Arafat, ce qui suppose forcément l'intervention d'un tiers. "Nos résultats soutiennent raisonnablement la thèse de l'empoisonnement", a déclaré le professeur François Bochud, directeur de l'Institut de radiophysique appliquée.

Pas de certitude

Toutefois, si les analystes estiment qu'il est impossible d'absorber du polonium de manière naturelle ou accidentelle, ils ne peuvent pas être catégoriques à 100%. "On ne peut pas dire que le polonium a été la source de la mort" d'Arafat, a souligné François Bochud. Mais "on ne peut pas l'exclure", a-t-il ajouté, rappelant que leurs analyses interviennent presque neuf ans après le décès du dirigeant palestinien.

Selon les experts du CHUV, s'ils avaient pu obtenir des échantillons biologiques du leader palestinien juste après la mort d'Arafat, ils auraient certainement pu être plus catégoriques, mais il n'en existe plus.

Trois équipes d'enquêteurs (des Suisses, des Russes et des Français) ont été chargés d'analyser la soixantaine de prélèvements effectués le 27 novembre 2012 sur la tombe de Yasser Arafat à Ramallah, en Cisjordanie.

boi

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Le suivi de la conférence de presse par notre correspondante.

Aucune pression

Les experts du CHUV ont affirmé durant la conférence de presse qu'ils n'avaient subi "aucune pression" de quelque sorte que ce soit et avoir pu effectuer leur travail "dans le calme".

Israël plaide toujours non coupable

Israël a une nouvelle fois rejeté catégoriquement toute implication dans la mort de Yasser Arafat, alors que nombre de Palestiniens soupçonnent l'Etat hébreu d'être à l'origine de ce décès.

Un conseiller d'Ariel Sharon, Premier ministre israélien au moment de la mort d'Arafat, a assuré que "les instructions de Sharon étaient de prendre toutes les précautions pour qu'Israël ne soit pas accusé de la mort d'Arafat".

"Au lieu de lancer des accusations sans fondement contre Israël, les Palestiniens feraient mieux de s'interroger sur ceux qui dans l'entourage d'Arafat avaient intérêt à sa disparition, et surtout sur qui a mis la main sur l'argent que contrôlait Arafat", a affirmé l'ex-conseiller.