La Chine va assouplir sa politique de contrôle des naissances, dite de l'enfant unique, mise en place en 1979, a annoncé vendredi l'agence de presse officielle Chine nouvelle. Les réformes touchent aussi la peine de mort et les camps de rééducation.
Les couples dont un membre est enfant unique seront autorisés à avoir deux enfants, a indiqué le média d'Etat, évoquant "une réforme majeure" - annoncée quatre jours après la fin d'une importante réunion du Parti communiste chinois (PCC).
Actuellement, la loi chinoise interdit aux couples d'avoir plus d'un seul enfant.
Des exceptions existaient toutefois jusqu'à présent pour les couples dont les deux membres sont enfants uniques, ainsi que pour les minorités ethniques ou les couples ruraux dont le premier enfant était une fille.
afp/gchi
Mise en oeuvre brutale
Destinée à limiter l'accroissement de la population chinoise, la plus importante dans le monde avec 1,35 milliard d'habitants, la politique de l'enfant unique a donné lieu à une mise en oeuvre parfois brutale.
Les autorités ont en effet usé d'amendes, de stérilisations forcées et ont même imposé des avortements à des femmes dont la grossesse était très avancée.
Ce système a contribué à creuser le déséquilibre hommes-femmes, alors que les avortements décidés par des femmes enceintes d'une fille restent fréquents. Environ 118 garçons pour 100 filles sont ainsi nés en 2012.
Par ailleurs, la population en âge de travailler ayant commencé à se réduire en 2012 pour la première fois depuis plusieurs décennies (-3,45 millions à 937 millions).
Peine de mort et camp de rééducation
Par ailleurs, dans le cadre "des efforts pour améliorer les droits de l'homme et les pratiques judiciaires" dans le pays, le Parti communiste chinois a décidé de réduire "par étapes" le nombre de crimes passibles de la peine de mort, a annoncé l'agence officielle sans autre détail.
La Chine pratique quelque 4000 exécutions chaque année, selon les estimations occidentales - le chiffre officiel étant tenu secret.
Autre mesure spectaculaire dans le domaine judiciaire, Pékin a annoncé "l'abolition" du très impopulaire système des camps de rééducation par le travail, le "laojiao". Sur simple décision de police, il permet d'envoyer dans les camps des personnes pour une durée allant jusqu'à quatre ans.
Créé en 1957 sous Mao Tsé-toung pour réprimer la petite délinquance, il est également utilisé par les autorités locales contre tout contestataire dont elles entendent se débarrasser.
Selon un rapport des Nations Unies publié en 2009, quelque 190'000 personnes étaient alors détenues dans ce type de camps en Chine.