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Le parti de Silvio Berlusconi se déchire en deux formations

AP Photo/Mauro Scrobogna
Silvio Berlusconi a en vain tenté de garder ses troupes unies.
Le Peuple de la Liberté, le parti fondé par Silvio Berlusconi, a volé en éclats samedi, entre ceux qui ont choisi de suivre le leader historique et ceux qui entendent désormais faire cavalier seul.

La rupture entre Silvio Berlusconi et son ancien dauphin Angelino Alfano, a été entérinée samedi, alors que le Cavaliere avait tenté in extremis d'éviter une scission entre "loyalistes" et "rénovateurs" pour relancer sa formation Forza Italia.

"Tu quoque fili" (toi aussi, mon fils): à la manière de César reconnaissant Brutus, qu'il considérait comme un fils, parmi ses assassins, le Cavaliere a adopté un ton mélodramatique samedi lors d'un conseil national du Peuple de la Liberté (PDL) organisé pour célébrer la renaissance de Forza Italia, le parti avec lequel il avait gagné ses premières élections en 1994.

Berlusconi, 77 ans, a même fait un petit malaise à la tribune avant de se reprendre.

Un malaise de Berlusconi

Même s'il n'a pas cité son nom, l'ex-chef de gouvernement a fait part de sa "douleur" après la décision d'Angelino Alfano et des "rénovateurs" de ne pas participer à ce qui devait être une fête, et a avoué "n'en avoir pas dormi de la nuit".

Angelino Alfano, un avocat sicilien de 43 ans qui a fait toute sa carrière à l'ombre du Cavaliere a acté vendredi soir son "divorce" d'avec son mentor, entraînant dans son sillage plus de 50 parlementaires (sur environ 200) qui formeront des groupes autonomes sous l'étiquette "Nouveau centre droit".

Angelino Alfano, vice-Premier ministre dans le gouvernement gauche-droite d'Enrico Letta, a justifié son choix de "ne pas adhérer à Forza Italia" par le fait que "les forces les plus extrêmes ont prévalu au sein du PDL".

afp/boi

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Divisions irréversibles

Le parti de Berlusconi était en proie à de graves divisions depuis le 3 octobre quand, de façon inédite, une bonne portion du mouvement emmenée par Alfano et quatre autres ministres avait refusé de suivre les consignes de vote du Cavaliere pour faire chuter le gouvernement au parlement.

Berlusconi avait été alors contraint à une humiliante volte-face, appelant à voter la confiance quelques minutes avant le début du scrutin.

Les divisions entre le camp des "colombes" favorables à la poursuite de l'action gouvernementale, et des "faucons" réclamant un retour aux urnes, n'avaient fait que s'aggraver depuis.

Berlusconi a tenté jusqu'au dernier moment de convaincre les "colombes" que le centre droit devait retirer son soutien au gouvernement dans la perspective d'un vote sur son exclusion du Sénat dans dix jours.