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Le tireur de Paris dénonçait les médias, les banques et les prisons

Le tireur présumé a été arrêté mercredi dans un parking à Bois-Colombes, dans la banlieue parisienne. [Kenzo Tribouillard]
Le tireur présumé a été arrêté mercredi dans un parking à Bois-Colombes, dans la banlieue parisienne. - [Kenzo Tribouillard]
Après une longue traque, la police française a arrêté mercredi soir le tireur présumé du quotidien Libération. Déjà condamné en 1998, cet homme au profil trouble aurait écrit deux lettres avant d'être arrêté.

L'homme placé en garde à vue mercredi soir est bien le tireur du quotidien Libération et de la Défense, selon les résultats des analyses ADN communiqués dans la nuit de mercredi à jeudi par le parquet de Paris.

Le suspect, 48 ans, a été repéré mercredi vers 19h00 dans un parking souterrain de la banlieue parisienne. Il a été interpellé suite au témoignage de l'homme qui l'hébergeait, selon une source proche de l'enquête.

La police française était depuis plusieurs jours à la recherche du forcené. [AP Photo]
La police française était depuis plusieurs jours à la recherche du forcené. [AP Photo]

Deux lettres retrouvées

L'homme n'a toutefois pas encore pu être entendu par les enquêteurs en raison de son état de santé. Il a été retrouvé dans un état de "semi-inconscience", sans doute suite à la prise de médicaments qui peut laisser penser à une tentative mettre fin à ses jours.

Selon Le Figaro, il aurait écrit deux lettres avant d'être arrêté. Dans la première, il évoque sa mort, ce qui accrédite la thèse d'une tentative de suicide. Dans une deuxième, il s'attaque aux journalistes, surnommés "journaputes", aux banques et aux prisons.

Condamné en 1998

L'homme interpellé avait écopé d'une peine de quatre ans de prison en 1998 pour complicité dans l'affaire Florence Rey. Il avait été reconnu coupable d'avoir acheté le fusil à pompe qui avait servi à l'équipée sanglante ayant fait cinq morts, dont trois policiers, le 4 octobre 1994 à Paris.

Condamné exactement à la durée de sa détention provisoire, il avait été libéré dans la foulée du procès. Il n'avait "pas donné signe de vie" depuis et était "probablement parti à l'étranger", selon le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.

afp/nr

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Rappel des faits

Lundi matin, cet homme s'est rendu au coeur de Paris au siège du quotidien Libération. Là, il a sorti son fusil et a tiré deux fois, blessant grièvement un photographe assistant de 23 ans.

Une heure et demie plus tard, le tireur a déchargé son arme sur la façade d'une banque dans le quartier des affaires de La Défense. Il a ensuite pris en otage un automobiliste.

Un mystérieux fantôme venu de l'ultra-gauche

Avec ses cheveux courts et ses lunettes à la Malcom X, sous le pseudonyme de Toumi, le suspect était au-début des années 90 un habitué des squats fréquentés par la gauche radicale, souvent sous étroite surveillance policière.

Lors du procès, Florence Rey a été condamnée à 20 ans de réclusion. Elle a été libérée en 2009 après 15 ans de "détention exemplaire".

Le tireur de Paris avait de son côté vainement tenté de persuader la cour qu'il était en fait un espion, un agent en mission de la Sûreté militaire algérienne, chargé d'infiltrer les milieux autonomes pour en débusquer d'éventuels intégristes.