Entre 6500 et 13'000 salariés ont battu le pavé samedi matin en Bretagne, à l'appel d'une intersyndicale qui exige des mesures sociales dans le "Pacte d'avenir" lancé par l'Etat français. Les manifestants espéraient reprendre la main face aux "bonnets rouges", dont le représentant a été hué.
Sous une mer de banderoles et de drapeaux flottant dans un soleil froid, les manifestants ont dénoncé la marée de restructurations qui frappe des entreprises bretonnes. "Après l'automobile, l'agroalimentaire, qu'est-ce qu'il restera après ? Les agriculteurs commencent à descendre dans la rue, cela fait beaucoup", a déclaré un salarié à Rennes.
Sept syndicats unis
Les manifestations, à l'appel de sept syndicats régionaux, ont rassemblé à Rennes 2200 manifestants selon la police, 3000 selon les organisateurs. Ils étaient entre 750 et 2000 à Saint-Brieuc, et entre 1100 et 3000 à Lorient. Dans l'après-midi, à Morlaix, le cortège a rassemblé entre 2500 et 5000 personnes.
agences/olhor
Bonnets rouges indésirables
Les manifestations, sans aucun bonnet rouge, malgré la présence de leur représentant Christian Troadec à Lorient, et avec quelques rares drapeaux bretons, mettaient en avant des mots d'ordre pour l'emploi, dont "Interdiction des licenciements.
Christian Troadec a été sifflé par des manifestants. "C'est une manifestation syndicale, il faut arrêter de mélanger les genres", a commenté le leader de l'un des sept syndicats régionaux.
Reste que les manifestants n'ont donc pas réussi à égaler en nombre les 15'000 à 30'000 personnes réunies le 2 novembre à Quimper sous la bannière du collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne" à l'origine du mouvement des "Bonnets rouges".