L'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a été déchu mercredi de son poste de sénateur à la suite d'une condamnation définitive à un an de prison pour fraude fiscale. Après vingt ans passés au Parlement, c'est une première.
Le président du Sénat, Pietro Grasso, a fait cette annonce après les rejets par le Sénat, au cours de plusieurs votes successifs, des divers documents visant à contrecarrer la déchéance du Cavaliere.
Vote attendu
Ce vote était attendu, les élus du Parti démocrate (PD) d'Enrico Letta et ceux du Mouvement 5 Etoiles (M5S) de Beppe Grillo ayant fait savoir qu'ils se prononceraient pour la déchéance du "Cavaliere".
Peu avant le vote, Silvio Berlusconi avait déclaré à ses partisans venus le saluer: "C'est un jour amer, un jour de deuil". Remerciant les milliers de partisans rassemblés pour le soutenir devant sa résidence romaine, il avait souligné: "Aujourd'hui, en vous regardant dans les yeux, je vois que l'émotion n'est pas seulement la mienne mais aussi la vôtre".
ats/pym
Les berlusconiens passent à l'opposition
La destitution de Silvio Berlusconi n'aura a priori pas d'impact sur le gouvernement gauche-droite d'Enrico Letta qui peut compter sur la fidélité de ses ministres de droite et de 50 parlementaires ex-berlusconiens regroupés sous l'appellation Nouveau Centre droit.
Pendant les débats au Sénat, Alessandra Mussolini, petite-fille du dictateur italien Benito et sénatrice ultra-fidèle du Cavaliere, les a accusés d'"être uniquement intéressés par leurs fauteuils".
Les "faucons" du camp de l'ex-chef du gouvernement ont officialisé leur passage à l'opposition mardi soir en votant contre la loi budgétaire.
Le Cavaliere veut continuer à combattre
Moins d'une demi-heure avant son éviction, le Cavaliere parlait encore devant des milliers de partisans devant son palais romain. Déjà résigné quant à l'issue du vote, il a annoncé qu'il "continuerait à combattre".
"Je ne me retirerai pas dans un couvent, nous sommes ici, vous êtes ici, nous serons là", a-t-il martelé, tandis que ses fidèles agitaient des drapeaux de son parti Forza Italia et criaient "Silvio Silvio".
"Aucun leader politique n'a jamais subi une persécution comme celle que j'ai vécue", s'est plaint l'ex-chef du gouvernement, évoquant même "un peloton d'exécution".