"On comptait sur la science pour déterminer clairement les raisons de la mort de Yasser Arafat (...). Un espoir déçu." L'édition papier du quotidien 24Heures résume mercredi la perplexité suscitée par la remise du rapport d'expertise français sur le décès du leader palestinien.
>> Lire : Les experts français écartent la thèse d'un empoisonnement de Yasser Arafat
Trois équipes d'experts, une suisse, une française et une russe, avaient été mandatées pour tenter de faire la lumière sur l'affaire. "Aucune n'est parvenue aux mêmes conclusions", déplore 24Heures. Les Français se sont clairement désolidarisés des Suisses, en écartant la thèse de l'empoisonnement au polonium que les Lausannois, eux, n'excluent pas.
>> Lire : L'intervention d'un tiers avancée dans la mort de Yasser Arafat
De son côté, l'équipe russe a choisi de ne pas trancher en affirmant, il y a quelques semaines, ne pas disposer de preuves suffisantes.
Divergences autour de l'origine du polonium
"Experts suisses et français partent d'un même constat: il y avait dans le corps de Yasser Arafat du polonium (...) en dose supérieure à la moyenne", note Le Figaro, mais "les interprétations divergent sur (son) origine". Les Français pensent qu'il résulte de la présence de radon dans l'environnement, les Suisses soutiennent au contraire que le radon retrouvé dans l'environnement provient de la dépouille, poursuit le journal.
Des "contradictions" qui ajoutent de la confusion dans un "feuilleton long de 9 ans", estime Le Monde. Le quotidien rappelle que la mort du chef palestinien est depuis 2004 auréolée de nombreuses "zones d'ombre" et a d'emblée alimenté des soupçons d'assassinat politique, toujours démenties par l'Etat hébreu.
La mort d'Arafat hante les relations israélo-palestiniennes
Cette bataille d'experts ne fait que relancer la polémique sur un dossier toujours "ultra-sensible", explique Metro. De fait, renchérit le site de RTL, au Proche-Orient, "la mort de Yasser Arafat était devenue un enjeu. (...) La confirmer scientifiquement aurait pour effet immédiat de raviver les tensions."
Pour le Nouvelliste, le rapport français est donc "loin de clore le débat" et si la diplomatie israélienne n'en est "pas surprise", le scepticisme prévaut côté palestinien. Reste à savoir par ailleurs si les Français sont allés "aussi loin" que leurs homologues suisses dans leurs analyses, a lâché une source du CHUV à 24Heures. Pour l'heure, la circonspection domine.
ptur