Dans une ambiance festive, des dizaines de milliers de Sud-Africains et un parterre sans précédent de personnalités politiques et artistiques du monde entier ont rendu hommage mardi, dans le stade de Soweto, à l'ex-président sud-africain Nelson Mandela décédé jeudi à l'âge de 95 ans.
"Nkosi sikelel' iAfrika" - "Que Dieu bénisse l'Afrique" - c'est avec l'hymne sud-africain qu'a débuté la cérémonie d'adieu, sous une pluie battante.
Pendant plusieurs heures avant l'ouverture du Soccer City Stadium, la foule avait déjà dansé et chanté, dans une longue célébration de la vie de celui qui a apporté la démocratie à l'Afrique du Sud.
Hommages de nombreuses personnalités politiques
Ces chants, hymnes anciens de la lutte contre l'apartheid, ont précédé le passage à la tribune de plusieurs personnalités politiques:
- Jacob Zuma, le président sud-africain, s'est engagé à "continuer" le travail de Nelson Mandela en faveur d'une Afrique du Sud "démocratique" et "débarrassée de la pauvreté". "Il n'y a personne comme Madiba, il était unique", a-t-il ajouté à plusieurs reprises.
- Barack Obama a qualifié Nelson Mandela de "géant de l'Histoire", n'hésitant pas à fustiger les trop nombreux "dirigeants qui se disent solidaires de son combat pour la liberté mais ne tolèrent pas l'opposition de leur propre peuple". Le président américain a aussi marqué le esprits en serrant la main à Raul Castro.
- "On nous avait suggéré de mettre une cravate noire", a raconté le Premier ministre britannique
David Cameron
, "mais quand on (...) voit l'atmosphère de fête qui règne ici, il devient évident que les Sud-Africains veulent dire au revoir à ce grand homme, mais aussi célébrer sa vie et son héritage."
- "L'Afrique du Sud a perdu un père. Le monde a perdu un ami cher et un mentor", a lancé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon.
Près de 5 heures
Au total, une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement dont les Français François Hollande et son prédécesseur Nicolas Sarkozy, la Brésilienne Dilma Roussef, des représentants du régime chinois ou encore le président de la Confédération Ueli Maurer étaient présents.
Les rangs des hôtes officiels reflétaient l'universalité du prestige de Nelson Mandela. Les Sud-Africains en revanche ne s'étaient pas déplacés en masse pour ce dernier hommage car la journée n'avait pas été déclarée fériée. La cérémonie, diffusée dans le monde entier, a commencé à 11 heures locales (10 heures en Suisse) et a duré près de 4 heures.
agences/pym
Poignée de main historique
Le président américain Barack Obama a serré la main de son homologue cubain, Raul Castro, mardi dans le stade de Soweto. Un geste sans précédent entre les dirigeants de deux pays en froid depuis la rupture des relations il y a plus d'un demi-siècle.
Le 9 novembre, s'exprimant devant des milieux anticastristes à Miami, Barack Obama avait estimé que les Etats-Unis devaient revoir leur politique vis-à-vis de Cuba, tout en maintenant l'objectif d'aider à une libéralisation de l'île.
Processions et enterrement
Après la cérémonie d'hommage officiel, mardi, la dépouille du héros national sera exposée pendant trois jours au siège du gouvernement à Pretoria, des processions étant prévues chaque matin dans les rues de la capitale.
Elle sera transférée samedi vers le village de Qunu, dans le sud-est rural du pays, la terre des ancêtres Xhosas de Nelson Mandela. C'est là qu'il sera enterré dimanche aux côtés de trois de ses enfants, lors d'une cérémonie traditionnelle, mêlant le culte chrétien et le rite xhosa.