Publié

La lutte contre le paludisme avance, mais l'éradication est encore lointaine

Le paludisme se propage par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles. [EPA/Keystone - Stephen Morrison]
Le paludisme se propage par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles - [EPA/Keystone - Stephen Morrison]
Depuis 2000, plus de 3 millions de personnes ont été guéries du paludisme, annonce mercredi l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les financements sont pourtant insuffisants pour éradiquer la maladie.

Plus de 3 millions de vies ont été sauvées du paludisme depuis 2000, se félicite mercredi l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les financements sont toutefois insuffisants pour venir à bout de cette maladie, transmise par les moustiques, qui tue en majorité des enfants africains.Au total, 627'000 personnes en sont mortes l'an dernier.

Selon le rapport 2013 de l'OMS, c'est dans les dix pays les plus affectés que ces 3,3 millions de personnes ont été guéries, surtout parmi les enfants africains de moins de cinq ans.

Baisse du taux de mortalité

Le taux de mortalité a été réduit de 45% dans le monde et de 49% en Afrique entre 2000 et 2012. Et ce, malgré un accroissement de la population à risque.

Mais, malgré ces progrès, des millions de personnes n'ont toujours pas accès aux tests de diagnostic et aux thérapies, déplore l'OMS. Selon l'organisation, il manque encore 2,6 milliards de dollars chaque année pour parvenir aux 5,1 milliards nécessaires à une prévention et à des traitements universels.

agences/jvia

Publié

Financements en hausse mais pas suffisants

Les financements pour la lutte contre le paludisme sont passés de 100 millions de dollars en 2000 à près de deux milliards en 2012. S'y ajoutent encore 500 millions des pays concernés, a souligné durant une conférence de presse le Dr Robert Newman, directeur du programme mondial contre le paludisme de l'OMS.

"Ces nouvelles ressources ont permis une forte augmentation des tests de dépistage et des traitements", a-t-il expliqué. Le nombre de cas suspects de paludisme soumis à un test de dépistage est passé de 5% en 2000 à 61% en 2012.

Mais "ces progrès remarquables ne peuvent justifier un relâchement des efforts", insiste le Dr Margaret Chan, Directrice générale de l'OMS. "En chiffres absolus, le nombre de cas de paludisme et de décès ne diminue pas aussi vite qu'il le pourrait", estime-t-elle.

Prévention à la traîne

Malgré l'urgence sanitaire, tant la prévention que la perspective d'un traitement universel sont à la traîne. Ainsi, la prévention a connu un revers ces deux dernières années après un essor de 2005 à 2010.

Le rapport de l'OMS pointe un ralentissement en 2012 des programmes de lutte contre les moustiques à l'aide de moustiquaires imprégnées d'insecticide. Malgré leur faible coût (5 dollars pièce), les fonds qui y sont affectés s'avèrent insuffisants.

80% des cas en Afrique

L'OMS chiffre à 3,4 milliards le nombre de personnes exposées au risque de contracter la maladie.

L'organisation relève que près de 80% des cas de paludisme se produisent sur le continent africain.