Les gendarmes français ont déclenché lundi en France une vaste opération dans le cadre d'une enquête, touchant également l'Espagne, sur un trafic présumé de viande de chevaux, dont certains sont passés par des laboratoires scientifiques avant de se retrouver dans l'assiette du consommateur.
Une centaine de gendarmes ont entrepris d'interpeller 21 personnes, dont plusieurs vétérinaires, dans le sud de la France, selon une source proche de l'enquête. Ces arrestations devaient s'accompagner de perquisitions au siège de négociants en viande.
Des locaux du géant pharmaceutique Sanofi ainsi qu'un abattoir de Gérone (Espagne) sont aussi touchés par les recherches.
Des cobayes
"On avait le cheval du particulier en centre équestre par exemple, qui devait finir sa vie paisiblement dans un pré et qui la termine à l'abattoir alors qu'il a reçu des traitements médicamenteux le rendant impropre à la consommation", a indiqué une source proche de l'enquête.
"Et puis on avait le cheval de laboratoire. Soit il servait à des prises de sang pour la fabrication de vaccins; soit il était cobaye dans la recherche".
Les documents vétérinaires auraient été falsifiés ou escamotés.
afp/aduc
Filière de la viande chevaline déjà touchée
Cette nouvelle affaire concernant la viande de cheval risque d'éprouver à nouveau durement cette filière. Celle-ci a été durement touchée par la révélation, début 2013 qu'une entreprise du sud de la France, Spanghero, revendait de la viande de cheval pour du boeuf.
La viande avait ensuite servi à la préparation de millions de plats cuisinés, comme des lasagnes, pour des grandes marques ou la grande distribution.
Le scandale européen, partie en février de Grande-Bretagne et d'Irlande, avait mis en lumière certains agissements de l'industrie agroalimentaire et signalé l'opacité de ses circuits d'approvisionnement.