L'ancien magnat et critique du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski, gracié par Vladimir Poutine, est arrivé vendredi après-midi à l'aéroport Schönefeld de Berlin, a annoncé une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que Berlin avait oeuvré "en coulisses" pour la libération de Mikhaïl Khodorkovski. L'ancien ministre allemand des Affaires étrangères, Hans-Dietrich Genscher, "s'est occupé du dossier (Khodorkovski) en coulisses de façon intensive. Il s'est grandement impliqué pour travailler avec succès à des solutions".
Grâce demandée
Mikhaïl Khodorkovski a confirmé dans un communiqué avoir demandé une grâce à Vladimir Poutine, sans reconnaître sa culpabilité, et a salué le rôle de Hans-Dietrich Genscher dans sa libération.
L'ex-oligarque est sorti de prison vendredi, gracié après plus de dix ans derrière les barreaux. Il "a été libéré conformément au décret de président Vladimir Poutine", avait indiqué le service pénitentiaire russe dans un communiqué". Il est parti en avion pour l'Allemagne, où sa mère est soignée", avait ajouté ce service.
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ats/gchi
Un symbole de la dérive autoritaire
Considéré un temps comme l'un des citoyens les plus influents de Russie, Mikhaïl Khodorkovski a été arrêté en 2003 et condamné en 2005 à huit ans de camp pour "escroquerie et fraude fiscale".
Cette peine a été portée à 14 ans à l'issue d'un deuxième procès en 2010 pour "vol de pétrole et blanchiment" de 23,5 milliards de dollars.
Pour les défenseurs des droits de l'homme et de nombreux observateurs étrangers, Mikhaïl Khodorkovski, aujourd'hui âgé de 50 ans, a été la victime d'un règlement de comptes organisé par Vladimir Poutine.
Condamné pour avoir affiché son indépendance et ses ambitions politiques, il est devenu le symbole de la dérive autoritaire de la Russie.