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Le Bangladesh s'enfonce dans la crise après des législatives endeuillées

Élection législative au Bangladesh: les manifestants s'attaquent aux bureaux de vote
Les manifestants s'attaquent aux bureaux de vote / 12h45 / 1 min. / le 6 janvier 2014
Le Bangladesh s'enfonçait dans la crise lundi au lendemain de législatives boycottées par l'opposition et endeuillées par une nouvelle flambée de violences.

Le boycott des législatives par l'opposition dimanche au Bangladesh enfonce le pays dans la crise. Alors que les élections ont été endeuillées par une nouvelle flambée de violences, le parti au pouvoir, qui a largement remporté le scrutin, ne montrait aucun signe d'ouverture.

L'Awami League au pouvoir et ses alliés se présentaient sans adversaires dans 153 circonscriptions sur 300. Le parti de la Première ministre, Sheikh Hasina, a remporté 80% des sièges, ses alliés ou des indépendants s'adjugeant la différence.

Bureaux de vote attaqués

La mort de 24 personnes dans des émeutes, où des milliers de manifestants ont attaqué des centaines de bureaux de vote, saccagés ou détruits par le feu, élargit la fracture politique dans cette jeune démocratie qui a connu une vingtaine de coups d'Etat depuis son indépendance en 1971. (Lire: Fermeture des bureaux de vote après une flambée de violence au Bangladesh)

L'opposition a reconduit la grève générale jusqu'à mercredi. Mais le parti au pouvoir se montre inflexible et exclut de dialoguer avec le Bangladesh Nationalist Party, principal parti d'opposition.

afp/jvia

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Le pouvoir veut "éliminer le militantisme"

"Notre priorité est de former un gouvernement et de contenir la violence. Nous devons éliminer la violence et le militantisme pour permettre à la population de souffler", a dit le ministre de l'Environnement, Hasan Mahmud.

"Nous sommes prêts à des discussions avec l'opposition pour trouver un consensus mais ils doivent d'abord sortir de la violence", a ajouté le ministre des Communications, Obaidul Kader.

"Victoire sans substance" de l'Awami League

"Le gouvernement doit déclarer cette élection nulle et non avenue. Il nous faut un nouveau scrutin organisé par un gouvernement neutre", a estimé le vice-président du BNP, Shamsher Chowdhury.

Le journal Daily Star a déploré l'élection la plus sanglante de l'histoire du pays et proclamé "la victoire sans substance" de l'Awami League "qui ne lui donne ni mandat ni légitimité éthique pour gouverner".

Le quotidien New Age a appelé le pouvoir au compromis, estimant que son "intransigeance" finirait par avoir des conséquences catastrophiques.

Le Bangladesh sous tension

Le Bangladesh a connu cette année les violences les plus meurtrières depuis sa création en 1971.

Selon une ONG, elles auraient fait jusqu'à 500 morts, dont 150 depuis le début au mois d'octobre des grèves, des manifestations et des blocages organisés par l'opposition pour obtenir l'annulation du scrutin.

Avant l'élection, les Etats-Unis, le Commonwealth et l'Union européenne avaient exprimé leur vive préoccupation sur le risque d'embrasement dans ce pays de 154 millions d'habitants, le huitième le plus peuplé du monde.