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L'égalité entre citoyens et citoyennes reconnue par la Constituante tunisienne

Les femmes tunisiennes ont manifesté le 13 août contre l'article 28 de la nouvelle Constitution qui promeut un rôle complémentaire de la femme. [AFP PHOTO / FETHI BELAID]
Les femmes tunisiennes avaient notamment manifesté pour leurs droits en août 2012 - [AFP PHOTO / FETHI BELAID]
La Constituante tunisienne a approuvé lundi un article du projet de Constitution introduisant l'égalité "sans discrimination" entre "citoyens et citoyennes" mais pas entre hommes et femmes.

Un article du projet de Constitution introduisant pour la première fois en Tunisie l'égalité "sans discrimination" entre "citoyens et citoyennes" a été approuvé lundi par la Constituante. Ce texte est unique dans le monde arabe même si l'égalité entre les sexes n'est pas énoncée clairement.

"Tous les citoyens et les citoyennes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune", dispose l'article 20 du projet de Constitution adopté par 159 voix sur 169 votants.

Critiques des ONG

Cet article a été critiqué par les ONG de défense des droits de l'Homme tels Human Rights Watch et Amnesty, qui militent pour que l'égalité entre les hommes et les femmes soit consacrée, jugeant la formule sur les citoyens trop réductrice.

"L'article 20 devrait préciser que la discrimination, directe et indirecte, est interdite pour des raisons de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou autre, d'origine nationale ou sociale, de propriété, de naissance ou toute autre situation", reprochent-elles.

afp/jvia

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"Egalité des chances"

Un autre article, le 45, traitant de la question des droits des femmes doit être examiné encore par la Constituante.

Celui-ci évoque la protection par l'Etat des droits de la femme ainsi que "l'égalité des chances entre la femme et l'homme".

La Tunisie, sans consacrer l'égalité des sexes, est depuis 1959 et l'adoption du Code de statut personnel, le pays arabe accordant la plus de droits aux femmes.

Un compromis

Cette formulation est le fruit d'un compromis négocié entre les islamistes d'Ennahda, majoritaires à l'assemblée, et l'opposition laïque.

Ennahda avait fait scandale durant l'été 2012 en annonçant vouloir introduire le concept de "complémentarité" entre hommes et femmes.