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Le Premier ministre turc continue les purges au sein de la police

Le gouvernement Erdogan continue son grand ménage au sein de la police et de la justice turque
Le gouvernement Erdogan continue son grand ménage / 12h45 / 1 min. / le 8 janvier 2014
Seize chefs de police ont encore fait les frais mercredi des purges décidées par le Premier ministre turc à la suite du scandale de corruption qui a éclaboussé le gouvernement.

Ebranlé par un scandale de corruption, le gouvernement turc a continué mercredi les purges au sein de la police nationale, limogeant de nombreux préfets de police, a rapporté l'agence de presse Dogan. Le chef adjoint de la sûreté nationale a également été limogé.

Parmi les 16 chefs de la police renvoyés figurent ceux de plusieurs grandes villes comme Ankara, Izmir, Antalya et Diyarbakir. Le gouvernement islamo-conservateur veut épurer la police d'éléments fidèles à la confrérie du prédicateur Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis.

Enquête instrumentalisée?

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé cette puissante confrérie, longtemps son alliée et très influente dans la magistrature et la police, d'avoir comploté pour le déstabiliser. Il lui reproche d'instrumentaliser une vaste enquête de corruption qui a éclaboussé son entourage et provoqué une crise politique.

Depuis la première vague d'interpellations pour corruption le 17 novembre, plusieurs centaines de policiers ont été renvoyés (lire: Le gouvernement turc licencie 350 policiers en poste à Ankara).

ats/cab

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La confrérie Gülen en bref

La confrérie Gülen revendique plusieurs millions de sympathisants dans le monde entier.

Elle est incarnée par son fondateur, Fethullah Gülen, un penseur mystique exilé aux Etats-Unis en 1999 afin échapper aux poursuites de la justice turque pour activités anti-laïques, indique Le Monde sur son site internet.

Condamné par contumace en 2000, Fethullah Gülen a été acquitté 8 ans plus tard.

Agé de 73 ans, cet imam est à la tête d'un vaste réseau d'écoles en Turquie et dans le monde, des Etats-Unis à l’Europe et à l’Afrique.

Il est soutenu par des chaînes de télévision et le quotidien le plus vendu de Turquie, Zaman.

L'UE réclame une enquête

La Commission Européenne a exprimé mercredi son "inquiétude" face à la crise en Turquie. Elle a réclamé une enquête "transparente et impartiale" sur les accusations de corruption visant l'équipe du Premier ministre Erdogan.

"Les récents développements en Turquie sont un sujet d'inquiétude pour la Commission européenne", a déclaré un de ses porte-parole, appelant à une enquête "transparente et impartiale" sur les allégations de corruption visant certains dirigeants turcs.