Adoptée à l'unanimité par les parlementaires nigérians en mai, la loi interdisant les mariages, les "relations amoureuses" entre personnes de même sexe et l'appartenance à des groupes de défense des homosexuels a été promulguée par le président Goodluck Jonathan.
Elle prévoit une peine de 14 ans de prison en cas de mariage homosexuel et 10 ans d'emprisonnement contre les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation.
Soutien de la population
La promulgation de ce texte a eu lieu plus tôt ce mois-ci, a indiqué lundi un porte-parole du président. La loi a été approuvée par le président parce qu'elle "correspond aux croyances culturelles et religieuses" des Nigérians dont "plus de 90% (...) sont opposés au mariage entre personnes de même sexe", a-t-il fait valoir.
Depuis 2006, deux lois similaires avaient été proposées mais n'avaient pas franchi l'étape du Parlement dans le pays le plus peuplé d'Afrique, dont la population est très religieuse. La sodomie était déjà punie de prison.
agences/vtom
Critiques de la communauté internationale
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a critiqué cette loi qui "restreint dangereusement la liberté d'association, de rassemblement et d'expression des Nigérians". Ce texte "contredit les engagements légaux du Nigeria au niveau international", a-t-il ajouté.
En décembre, l'ONG Amnesty International avait considéré que si cette loi était adoptée, elle ferait "de la société nigériane une des sociétés les moins tolérantes au monde".
Le Premier ministre britannique David Cameron avait averti que son pays envisageait de restreindre les aides aux pays qui ne reconnaissent pas les droits des personnes de même sexe.