Le Comité de l'ONU pour les droits des enfants a demandé jeudi au Vatican d'expliquer les mesures prises pour lutter contre la pédophilie dans l'Eglise, un énorme scandale que le Saint-Siège est accusé d'avoir cherché à étouffer et minimiser.
Sur Radio Vatican, le père Federico Lombardi, porte-parole du pape, a tenté d'expliquer les limites des compétences du Saint-Siège en vertu de la Convention entrée en vigueur en 1990.
Selon lui, "le droit canon propre à l'Eglise catholique est bien distinct des lois civiles des Etats". "Le Saint-Siège n'est donc pas tenu, en vertu de la convention, à répondre aux demandes d'informations relatives à des enquêtes effectuées sur la base du droit canon".
4000 enquêtes ecclésiastiques
Il justifie ainsi le refus du Saint-Siège de répondre au questionnaire que lui avait adressé en juillet le comité sur quelque 4000 enquêtes ecclésiastiques que les diocèses ont fait remonter depuis des années à la Congrégation pour la doctrine de la foi .
Les associations y voient la volonté de couvrir les prêtres coupables de violences sexuelles, mais le Saint-Siège affirme vouloir ainsi protéger témoins et victimes.
afp/pym
Le pape dénonce une "honte de l'Eglise"
Le pape François a fustigé jeudi les "nombreux scandales", une "honte" qui fait de l'Eglise un objet de "dérision", au moment où le comité de l'ONU se penche sur la réponse du Vatican aux crimes pédophiles.
"Avons-nous honte? Tant de scandales que je ne veux pas mentionner individuellement, mais que tout le monde connaît!", s'est exclamé François lors de la messe matinale à la résidence Sainte-Marthe, dans une allusion transparente aux crimes de pédophilie, mais aussi de corruption, perpétrés par des membres du clergé catholique sur les cinq continents.
Le pape a encore évoqué "le mépris des voisins, la moquerie, la dérision de l'entourage" et une Eglise "devenue la fable des gens" qui "secouent la tête à notre passage"