Le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) craint un génocide en Centrafrique et a appelé jeudi à une mobilisation humanitaire et militaire.
"Il y a tous les éléments que nous avons vus dans des endroits comme le Rwanda, la Bosnie, pour un génocide. Des atrocités sont commises de façon continue", a déclaré John Ging, chef de l'Ocha lors d'une conférence de presse à Genève, après avoir passé cinq jours en Centrafrique.
Assistance humanitaire urgente
"Ce n'est pas un conflit interreligieux pour l'instant mais cela pourrait le devenir", a-t-il averti. John Ging a exhorté la communauté internationale à apporter une aide financière majeure pour fournir une assistance humanitaire en Centrafrique.
Sur les 247 millions de dollars (182 millions d'euros) demandés en décembre, l'ONU n'a reçu que près de 6% des fonds demandés, soit 15,5 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires de base de la population, a-t-il déploré. Environ 2,6 millions de personnes, soit la moitié de la population, a besoin d'aides.
afp/olhor
Rappel des faits
Le pays a été plongé dans le chaos par un coup d'Etat en mars dernier et des affrontements opposent régulièrement des membres des communautés musulmane et chrétienne.
Des forces françaises et africaines interviennent en Centrafrique pour tenter de rétablir l'ordre et une mission européenne doit les rejoindre.
Depuis la mi-décembre, les agences humanitaires de l'ONU ont élevé la Centrafrique au niveau d'alerte le plus élevé (niveau 3). Seuls deux autres pays ont atteint ce statut actuellement: la Syrie et les Philippines.
Déplacements massifs de la population
Les violences enregistrées en Centrafrique ont provoqué des déplacements massifs de population. Près d'un million de personnes ont fui leurs foyers en Centrafrique depuis le coup d'Etat de la Seleka, fin mars 2013.
Election lundi du président de transition
Le président centrafricain de transition sera élu lundi par le parlement provisoire, a annoncé jeudi le président de la commission "Lois" du Conseil national de transition (CNT) chargée de rédiger les critères d'éligibilité des candidats. Réunis en séance plénière, les parlementaires ont retenu 17 critères d'éligibilité.