Le président ukrainien a promulgué vendredi soir une série de lois, votées jeudi par le Parlement, qui prévoient des peines de quinze jours de prison et des amendes pour l'installation sur la place publique de tentes, scènes ou haut-parleurs non autorisés.
Par ailleurs, les personnes ou organisations accusées de fournir des équipements aux contrevenants risqueront une amende de près de mille euros ou dix jours de prison.
L'opposition ukrainienne craint que ce texte ne soit le prélude à une vague de répression, destinée à étouffer un mouvement de contestation qui dure depuis que le chef de l'Etat, favorable à un rapprochement avec le voisin russe, a refusé de signer en novembre un accord avec l'Union européenne.
agences/mre
Les ONG, des "agents de l'étranger"
Comme en Russie, les ONG bénéficiant de financements occidentaux devront désormais s'enregistrer comme "agent de l'étranger".
L'expression appliquée aux opposants (réels ou supposés) à l'époque stalinienne, est très souvent utilisée ces dernières années pour dénoncer les contestataires dans la Russie de Vladimir Poutine.
Les réactions internationales:
Catherine Ashton, qui est à la tête de la diplomatie de l'UE, s'est dite "profondément préoccupée" par cette législation limitant "les droits fondamentaux".
Le gouvernement allemand a quant à lui fait part de sa "grande inquiétude" face à une évolution de la situation qui va "encore éloigner l'Ukraine de l'Europe".
Ce "genre de manoeuvre antidémocratique est extrêmement troublant et devrait inquiéter tous les pays qui veulent voir le peuple ukrainien pouvoir, non seulement exprimer ses souhaits, mais également les voir exaucés", a commenté le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
L'Ukraine considère ces déclarations comme "des ingérences dans ses affaires intérieures", a réagi le chef de la diplomatie ukrainienne, Leonid Kojara, à l'occasion d'une rencontre avec les ambassadeurs de l'UE et des Etats-Unis.