La maire de Bangui, Catherine Samba-Panza, a été élue lundi présidente de transition par le parlement centrafricain. Elle a recueilli au second tour de scrutin 75 voix, devançant l'autre candidat, Désiré Kolingba, fils d'un ancien chef de l'Etat, qui a obtenu 53 suffrages.
Catherine Samba-Panza aura pour mission première de ramener la paix dans un pays déchiré par des tueries interreligieuses.
Appel à la paix
Dès son élection, elle a lancé un "appel vibrant" aux miliciens chrétiens (anti-balaka) et combattants musulmans (ex-Séléka) à déposer les armes. "Je suis la présidente de tous les Centrafricains sans exclusive", a-t-elle assuré alors que Paris l'a conviée à mener à bien la réconciliation.
Catherine Samba-Panza est décrite comme une battante ayant déjà une longue expérience politique. Cette femme de presque 60 ans succède à l'ancien chef de la Séléka, Michel Djotodia, qui a été poussé à la démission le 10 janvier, lors d'une réunion de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale.
agences/bri
Une aide financière historique
Une réunion de donateurs a rassemblé 40 pays et une vingtaine d'ONG lundi à Bruxelles.
Près de 500 millions de dollars ont été promis pour 2014 pour "tenter de mettre fin à la grave crise de la Centrafrique, qui a été si longtemps oubliée", a déclaré une commissaire européenne.
La Banque mondiale a promis 100 millions de dollars, l'Union européenne 90 millions, la Banque africaine de développement 75 millions et la France 47 millions.
L'accent est mis sur les 900'000 personnes déplacées sur le territoire, soit 20% de la population. Près de 60% d'entre elles sont des enfants.
Aide militaire européenne
A Bruxelles également, les ministres européens des Affaires étrangères ont approuvé le lancement d'une opération militaire de l'Union européenne (UE) en Centrafrique, en appui aux forces africaine et française.
Le nombre de soldats, qui seraient chargés d'aider à la sécurisation de Bangui, pourrait s'élever à 500.
L'état-major de l'UE doit maintenant dresser la liste des besoins.
Déjà engagée avec 1600 hommes, la France a proposé d'être la "nation-cadre" de la mission.