Le processus de négociations sur l'adhésion de la Serbie à l'Union européenne, lancé officiellement mardi, s'annonce long et ardu. Il s'articule autour de la question clé de la reconnaissance du Kosovo.
Processus plus long qu'espéré ?
Les dirigeants serbes se sont montrés optimistes en fixant à 2018 la fin du processus d'accession et à 2020 l'entrée de leur pays dans l'Union européenne.
Mais certains experts prévoient des négociations plus longues, de l'ordre d'une dizaine d'années, d'autant plus que les critères ont été durcis ces dernières années.
Une autre inquiétude concerne les signes d'instabilité politique à Belgrade, qui pourraient déboucher sur des élections législatives anticipées, moins de deux ans après la formation du gouvernement.
La Serbie a obtenu le statut officiel de candidat en mars 2012 mais l'entrée en matière n'avait eu lieu qu'en avril 2013, avec un accord jugé "historique" sur la normalisation de ses relations avec le Kosovo.
agences/jvia
Divergences autour du Kosovo
La Serbie refuse toujours avec fermeté de reconnaître l'indépendance du Kosovo, proclamée en 2008, malgré un accord signé en avril 2013 portant sur la normalisation des relations avec son ancienne province.
Le commissaire à l'Elargissement, Stefan Füle, a appelé la Serbie à "la poursuite de ces efforts" sur ce dossier sensible au sein même de l'UE, dont cinq pays ne reconnaissent pas l'indépendance du Kosovo.
Belgrade reste sur cette ligne et "personne n'a exigé que nous changions de position", a insisté le Premier ministre, Ivica Dacic, qui a rappelé s'être déplacé "vingt fois" à Bruxelles pour y négocier avec son homologue kosovar, Hashim Thaçi, sous l'égide de l'UE.
"Un jour historique"
"C'est un jour historique pour la Serbie", probablement "le plus important depuis la Deuxième Guerre mondiale", a lancé le Premier ministre serbe, Ivica Dacic lors de l'ouverture mardi des négociations d'adhésion à l'UE.
En marge de l'ouverture du processus, les dirigeants serbes se félicitent du changement de regard porté par le reste de l'Europe sur leur pays, qui s'était passablement dégradé après les conflits de Bosnie et du Kosovo des années 1990.