Au moins 5 personnes ont été tuées et 300 blessées mercredi dans le centre de Kiev, au quatrième jour des violents affrontements entre la police et les manifestants pro-européens, ont indiqué les opposants. Il s'agit apparemment des premières victimes directes de la confrontation engagée depuis deux mois en Ukraine.
Devancée par un véhicule blindé, la police a lancé un assaut contre les manifestants, parvenant à les disperser à l'aide de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Un cordon de policiers, boucliers à la main, s'est mis à avancer en direction des manifestants, qui ont riposté en jetant des pierres et des cocktails Molotov.
Les écoles, les administrations et les entreprises du centre-ville ont été évacuées. Cinquante personnes ont en outre été arrêtées et 29 d'entre elles inculpées de participation à une manifestation de masse, a rapporté la police.
Le président rencontre l'opposition
Dans le même temps, le président Viktor Ianoukovitch a rencontré trois dirigeants de l'opposition, dont l'ancien boxeur Vitali Klitschko, pour mettre fin aux violents affrontements. Le contenu des discussions n'a pas été communiqué.
Le mouvement de contestation a mobilisé des centaines de milliers de personnes dès la fin novembre après la volte-face du président Ianoukovitch, qui a choisi de ne pas signer un accord d'association avec l'UE, pour se tourner vers la Russie.
Les images en direct de Kiev:
Images en direct des violences à Kiev
afp/boi
L'UE condamne et menace
L'Union européenne a fermement condamné l'escalade de la violence à Kiev et averti l'Ukraine de "possibles actions" et de "conséquences pour les relations" entre les deux parties.
L'ambassade des Etats-Unis a elle annoncé qu'elle révoquait les visas de "plusieurs Ukrainiens liés aux violences".
La Russie a de son côté dénoncé le soutien "indécent" apporté à l'opposition par les Européens.